Lina Cruz : Bon pied, bon oil
Avec la reprise de Coquille d’œil, Lina Cruz et le Collectif Traces allient danse et musique contemporaines afin d’offrir une incursion au cœur d’un univers surréel.
C’est en 2003, dans le cadre d’un événement intitulé Chœur et chorégraphes, qu’est née la première esquisse de Coquille d’œil. Depuis, sa créatrice Lina Cruz a fondé sa compagnie, Fila 13, et a affiné ses recherches afin de transformer cet extrait en une pièce de 65 minutes. Après avoir tourné dans quelques maisons de la culture montréalaises, voyagé à Madrid, Paris et en Ontario, voici que cette œuvre est de retour au bercail, sur les planches du Studio de l’Agora de la danse.
Tirant son inspiration du potentiel surréel de l’œil, Coquille d’œil a été conçue en neuf tableaux. Tributaire de multiples recherches littéraires, philosophiques, religieuses et physiologiques, la gestuelle élaborée, à la fois dynamique et subtile, se veut riche de la qualité du regard. En découlent une série d’archétypes, dont cette relation établie entre l’œil et l’œuf, tous deux symboles d’unité de vie, de sensibilité, et cette évocation de la séduction, qui n’est en fait qu’une auto-séduction kaléidoscopique. Libre cours à l’interprétation de chacun…
Incarnant des personnages ni complètement féminins, ni même complètement humains, Lina Cruz et l’interprète Elinor Fueter entrent sur scène en intime interrelation avec les musiciens Guy Pelletier et Julien Grégoire, du Collectif Traces. Travaillant avec le Nouvel Ensemble Moderne depuis quelques années, ces derniers, experts dans l’expérimentation d’instruments modifiés ou inventés, apportent à Coquille d’œil un son allant de connivence avec l’œuvre de la chorégraphe. "Intégrer la musique contemporaine à Coquille d’œil est, selon moi, un mariage parfait, avance-t-elle. J’ai développé la chorégraphie en silence et cet univers aurait pu rester vide sur le plan sonore, mais il y a de la vie à l’intérieur et je crois que c’est la musique contemporaine qui s’y greffe le mieux. Ainsi, la musique a été composée sur mesure, en fonction des mouvements, tout comme nous l’avions fait lors de la création de ma dernière pièce, Inspirations fugitives (2000)."
D’origine colombienne, Lina Cruz a vécu en Espagne pendant quelque 11 ans, période où elle forgea sa carrière avant de venir s’établir à Montréal, en 1989. "J’avais beaucoup entendu parler de Montréal comme d’un lieu de foisonnement en danse, et ça s’est confirmé très rapidement. Je me suis donc installée ici et, encore aujourd’hui, c’est ici que j’ai envie de développer mes nouveaux projets", de nous confier la chorégraphe qui travaille actuellement à l’élaboration de deux nouvelles œuvres. Gardez l’œil ouvert…
Du 8 au 11 février
À l’Agora de la danse
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