Le Tour du monde en 4 jours : Haute vitesse
Scène

Le Tour du monde en 4 jours : Haute vitesse

Avec Le Tour du monde en 4 jours, l’équipe du Vieux Coffre revisite le classique de Jules Verne avec une irrésistible inventivité.

Les membres du Vieux Coffre ont beau destiner leurs productions aux adolescents, leur plus récente création, Le Tour du monde en 4 jours, a toutes les qualités qu’il faut pour susciter l’émerveillement des adultes. En prêtant vie à l’histoire désopilante que Valérie Beaulieu et David Pelletier ont tirée du célèbre roman de Jules Verne, Carl Poliquin a orchestré une réjouissante course contre la montre, un spectacle enlevant.

La représentation repose sur un alibi aussi simple qu’efficace, une convention spatiale et dramaturgique qui lui assure toute sa cohérence. Assis confortablement dans un café Internet, Jules Verne, une marionnette terriblement sympathique (conçue par Véronique Bertrand et manipulée avec beaucoup de subtilité par Marie-France Desranleau), décide d’imaginer son tour du monde à l’ère de la mondialisation. Cette fois, le périple ne se fera pas en 80 jours, mais bien en 96 heures. Chacun des faits saillants de ce voyage haut en couleur est ingénieusement recréé à partir des multiples objets présents dans le café. Fantaisiste à souhait, truffée de références au dessin animé, la folle équipée qui en résulte stimule formidablement l’imagination.

Vous aurez compris que l’aventure met les zygomatiques à rude épreuve. Il faut dire que tous les acteurs excellent. Blaise Tardif campe un Phileas Fogg on ne peut plus british, Daniel Desparois, un Passepartout bondissant, Valérie Beaulieu, une Aouda résolument moderne et Carl Poliquin, un Fix délicieusement imbu de lui-même. Non seulement l’espace et les accessoires ont-ils été savamment conçus par Véronic Denis et éclairés par Amélie Douville, mais les interprètes en usent si habilement qu’ils les métamorphosent. Précisons que la conception sonore de Patrice d’Aragon, principalement des percussions sur verres et des bruitages en direct, contribue grandement au charme du spectacle. Après L’Entrevue de Fabien Fauteux et Quatre Souffles de la compagnie FollieShow, Carl Poliquin confirme son talent de metteur en scène. Rondement mené, son tour du monde offre tant de surprises et de créativité qu’il est impossible de s’y ennuyer, ne serait-ce qu’un seul instant.

Jusqu’au 18 février
À la Salle Fred-Barry
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