Les Amis de chiffon : Il était une soif…
Les Amis de chiffon présentent à la Salle Pierrette-Gaudreault une pièce où comédiens et marionnettes partagent la scène, au plus grand plaisir des petits. et des grands assoiffés de magie.
La magie de l’art et du théâtre, en particulier lorsque sont mises en scène des marionnettes, c’est qu’il s’agit d’un mirage auquel on accepte volontiers de croire. Il y a 27 ans que la compagnie Les Amis de chiffon alimente le rêve des jeunes avec ses êtres de bois et de textiles, fantoches et pantins plus vivants que nature. Ce qu’il y a de particulier avec le théâtre de marionnettes, c’est la maîtrise de l’objet par ses artisans, non seulement des personnages créés de toutes pièces, mais aussi des décors, aménagés de telle sorte que la surprise des spectateurs n’a d’égal que l’enchantement qu’ils provoquent.
Cette fois, c’est la vie d’un chameau un peu particulier, affublé d’une patte folle qui porte à la danse et soumis à une soif de vivre et d’apprendre, qui provoquera la nécessaire identification chez le jeune public. C’est toute la vie du vaisseau du désert qui est transposée sur scène, avec ses découvertes, ses rencontres et ses déceptions, s’abreuvant à la source la plus limpide de l’imagination. C’est une ode à la liberté dans laquelle on oppose l’ouverture de l’horizon du désert aux murs fermés d’une ville, lorsque le mirage n’est plus un piège autant que la clé de l’affranchissement. La pièce, conçue pour des enfants de quatre à huit ans, ne plaira pas qu’au jeune public. Le propos saura intéresser les accompagnateurs. Les comédiens et marionnettistes, Martin Gagnon, Dany Lefrançois et Marie-Josée Paradis, par cet art qu’ils maîtrisent sans contredit, réussiront à irriguer l’imaginaire parfois aréique des adultes, donnant vie à une oasis de rêve qui désaltérera leur esprit en même temps que celui de leurs petits touaregs. C’est à toute une gamme d’émotions que seront confrontés les spectateurs, qui devraient toutefois quitter avec le cœur allégé par l’espoir.
Marthe Adam, qui avait fait la mise en scène de La Maladie fantastique, un autre texte de Jean-Rock Gaudreault, a accepté avec entrain l’invitation des Amis de chiffon à réitérer une expérience de même calibre. Cette fois, pourtant, son travail a pu évoluer en même temps que le texte, les images de la mise en scène se révélant au fur et à mesure de l’écriture. Si le titre de la pièce est un peu verbeux, Une histoire dont le héros est un chameau et dont le sujet est la vie, le texte de Gaudreault, poème dramatique narré par Sylvie Tremblay, est moins prolixe: il laisse leurs justes places à la danse de Marie-Josée Paradis et à la musique d’Éric Forget, et permet à l’émerveillement de naître devant un spectacle enchanteur, entre autres par ses jeux d’ombres et de lumières colorées provenant de quelques lieux insolites. L’auteur de Jonquière, nombre de fois primé pour son travail dramatique, vit un début d’année très mouvementé: alors que sa pièce Comment parler de Dieu à un enfant pendant que le monde pleure vient d’être présentée au Théâtre du Trident, à Québec, la production des Amis de chiffon soufflera comme l’harmattan sur la métropole, avec 36 représentations à la Maison Théâtre de Montréal, véritable consécration pour une production de théâtre jeunesse.
Dès le 18 février
À la Salle Pierrette-Gaudreault
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