Danielle Grégoire : Bébé à bord
Scène

Danielle Grégoire : Bébé à bord

Danielle Grégoire interprète et met en scène sa propre traduction de la comédie musicale Nine Months. Un sujet universel, en prise directe sur sa vie et celle du public.

Lorsque Danielle Grégoire a entamé la traduction de Nine Months, de Carl Ritchie et Stephen Woodjetts, travail lui ayant valu un Masque en 2003, le spectacle, qui roule maintenant depuis 12 ans en anglais, avait déjà fait ses preuves. Mais surtout, celui-ci l’interpellait de manière très personnelle. "Ça ramassait tout ce que j’étais: la musicienne, l’interprète, la metteure en scène, commence-t-elle. Ça revenait à célébrer ce qui était le plus important dans ma vie: mes enfants. La naissance, ce n’est jamais banal; c’est une des plus grandes aventures humaines que de devenir parents. Alors j’avais l’impression de monter sur scène pour quelque chose de grand, d’important. Et en même temps, c’est parce que c’est drôle que c’est bon."

Pas étonnant, donc, que 9 Mois, cette comédie musicale où elle interprète trois femmes enceintes tout au long de leur grossesse, suscite à la fois l’émotion et les confidences du public. Des réactions que l’artiste collectionne précieusement. "Quand le show est bon, les gens me parlent d’eux, pas de moi, observe-t-elle. Ils me racontent leur histoire. Et c’est vraiment l’fun d’être si près dans cette expérience." De sorte que, même après quatre ans, l’enthousiasme demeure au rendez-vous. "À la fin, on a le sentiment d’avoir fait du bien aux spectateurs. Quoi demander de plus? Je suis heureuse de monter sur scène pour raconter cette histoire, affirme-t-elle. Margot, la femme de tête, Line, la tripeuse, et Annie, la femme de coeur, représentent trois mondes, mais on est un peu toutes ces femmes-là nous aussi."

Accompagnée de Daniel Boucher au piano, elle a d’ailleurs eu l’idée d’explorer différents registres de chant selon le personnage, tandis qu’en ce qui a trait à la mise en scène, elle privilégie le dépouillement, avec pour tout décor un banc et un écran. "C’est comme une vidéo sur les neuf premiers mois de la vie. Il y a de belles photos, où on voit les foetus se développer pendant que les femmes évoluent dans leur grossesse, explique-t-elle. Mélange de cabaret, de théâtre, de comédie musicale, d’humour, ça permet de n’avoir presque rien sur scène, mais d’amener le monde dans l’imaginaire. C’est très épeurant parce que l’attention n’est que sur l’interprète et son jeu. Mais en même temps, j’avais la conviction que c’était le bon chemin parce que je me disais: "Plus j’en enlève, plus ils vont voir de choses…"" Ce qu’elle est, du reste, impatiente de nous faire découvrir.

Le 8 mars à 20 h
À l’Anglicane
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