Grupo Corpo : Rouge Brésil
Scène

Grupo Corpo : Rouge Brésil

La compagnie brésilienne Grupo Corpo est de retour à Sherbrooke avec un programme double qui promet d’être explosif.

De passage au Québec en 2002, Grupo Corpo, la plus importante troupe de danse contemporaine du territoire brésilien, avait su envoûter le public ainsi que les critiques par son énergie singulière et sa bellissime sensualité. La compagnie dont la réputation a traversé les continents nous dévoilera deux pièces signées par le chorégraphe Rodrigo Pederneiras, Lecuona et Onqotô.

Conçue en 2004, Lecuona se veut un hommage aux mélodies romantiques du pianiste et compositeur cubain Ernesto Lecuona (1895-1963). Composée de 12 duos colorés ainsi que d’un grand bal final où défilent les 20 sublimes danseurs de la compagnie, cette pièce lascive et colorée exhibe une série de cruelles amours, de torrides passions. "Il y a longtemps que j’avais envie de travailler sur ces mélodies peu connues, mais tellement belles, tellement latines, nous confie le chorégraphe doté d’un charmant accent. J’ai chorégraphié en m’inspirant des paroles des chansons que nous avons choisies, représentant chacune différentes couleurs de l’amour, tel que l’avait imaginé Lecuona." Kitsch à souhait, les robes à volants et les éclairages bouillonnants viennent ajouter à cette oeuvre nostalgique d’une époque révolue.

Quant à la seconde pièce au programme, créée en 2005 afin de souligner le 30e anniversaire de la troupe, il s’agit d’une chorégraphie pour 19 interprètes portée par la musique originale des Brésiliens Caetano Veloso et José Miguel Wisnik. Le titre, Onqotô – qui signifie "Où suis-je" dans le dialecte du Minas Gerais, région d’où provient le groupe -, marque le thème sur lequel se sont penchés les concepteurs. "Nous sommes cette fois partis d’une phrase du célèbre dramaturge et journaliste Nelson Rodrigues, qui expliquait la rivalité entre deux équipes de soccer de Rio, Flamengo et Fluminense. "Le Fla-Flu a commencé 40 minutes avant le vide", disait-il, et, de ce point de vue, la cosmologie s’expliquerait en termes typiquement brésiliens, comme si le Brésil existait depuis toujours, avant même le Big Bang!" d’expliquer Pederneiras sur un ton rieur. Déchirés entre l’ordre et le chaos, les danseurs sont ici littéralement jetés sur scène et, constamment ravalés par la force gravitationnelle, ils poursuivent une quête d’équilibre et de sens inspirée de la poésie des compositeurs.

Une soirée de bon augure, où l’on pourra sentir des influences essentiellement modernes, qui penchent vers le xaxado, la samba, le ballroom et le capoeira. Mais la troupe saura-t-elle répondre à nos attentes, pour le moins élevées depuis sa dernière visite? Le chorégraphe se montre confiant: "Ce spectacle a été très bien reçu, autant chez nous qu’aux États-Unis."

Le 15 mars à 20 h
À la Salle Maurice-O’Bready
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