Abélard et Héloïse : Lettres de deux amants
Les destins croisés d’Abélard et Héloïse nous seront contés le 21 mars dans l’enceinte de l’ancienne chapelle du Grand Séminaire de Sherbrooke.
Les noms de Roméo et Juliette s’imposent instantanément à l’esprit lorsqu’on pense à un parangon d’histoire amoureuse, mais bien avant le destin de ces deux jeunes et malheureux amants shakespeariens, l’Occident médiéval vibra à l’évocation d’un destin tout aussi tourmenté, celui d’Abélard et de sa pupille et amante Héloïse.
Professeur de philosophie et de théologie fort réputé au tournant du XIIe siècle en France, Pierre Abélard s’éprit d’une de ses jeunes élèves, Héloïse, qui possédait non seulement la beauté, mais également une intelligence vive. Ce qui n’aurait pu demeurer qu’une relation platonique devint rapidement une passion brûlante, à tel point que l’oncle d’Héloïse le fit émasculer. Les malheurs d’Abélard furent d’ailleurs relatés par lui-même dans L’Histoire de mes malheurs (Historia calamitatum).
C’est à l’instigation de Patrick Snyder, professeur à l’Université de Sherbrooke et membre du conseil d’administration de la Société des nuits d’Eastman, que la lecture des lettres d’Abélard et Héloïse aura lieu. Chaque mois d’août, depuis 2003, la bucolique localité estrienne d’Eastman devient, l’espace de quelques jours, un lieu de rendez-vous pour les épistoliers en tous genres. Mais pour aider à la viabilité d’un tel événement, il est nécessaire de tenir des activités-bénéfice, dont celle-ci.
Nul besoin d’être féru d’histoire médiévale pour prendre plaisir à un tel événement. Lors de cette soirée qui se déroulera dans un cadre intimiste, avec éclairage à la chandelle comme au Moyen Âge et musique de circonstance, Patrick Snyder et sa conjointe Martine Pelletier agiront comme guides temporels afin de poser les jalons historiques permettant de mieux comprendre l’évolution de la relation entre les deux amants. Huit lecteurs, quatre personnifiant Abélard et autant pour Héloïse, nous feront vibrer à la lecture de ces lettres d’amour qui comptent parmi les plus belles de la littérature occidentale. Comme le précise Patrick Snyder, ces lettres, bien que d’une rare puissance d’évocation charnelle, n’en sont pas moins pleines d’attentes philosophiques et spirituelles.
La beauté du lieu justifie à elle seule le déplacement. La chapelle a été construite en 1940-1941, d’après un modèle de l’architecture néo-byzantine s’inspirant de celui de la chapelle impériale de Vérone. D’une capacité d’environ 150 places, elle présente la particularité notable d’avoir un autel de granit noir situé en plein centre de trois cercles concentriques de marbre noir d’Italie, et ses magnifiques vitraux rehausseront le caractère de la soirée.
Les billets, disponibles au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, seront aussi en vente à la porte, au 500, rue Murray, à Sherbrooke, le soir de la représentation.
Le 21 mars à 19 h
À la Belle Chapelle de Sherbrooke
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