Laurent Paquin : Théorie de la relativité
Scène

Laurent Paquin : Théorie de la relativité

Laurent Paquin nous a laissé une très bonne Première Impression. Le voilà de retour avec Tout est relatif…, un deuxième spectacle au contenu plus sérieux. Enfin… c’est relatif.

Laurent Paquin affirme qu’il voit déjà venir de loin les jeux de mots possibles avec le titre de son spectacle: "C’est de l’humour intelligent. Enfin, tout est relatif!" Difficile en effet de résister à la tentation de s’amuser autour de la fameuse théorie de la relativité d’Einstein.

Jusqu’à maintenant toutefois, l’humoriste aux multiples talents (comédien dans Histoires de filles, chroniqueur et animateur à Radio Énergie) a eu l’occasion de présenter Tout est relatif… une vingtaine de fois, et il est soulagé des réactions positives: "Ça va mieux que je m’y attendais. J’aborde des sujets plus sérieux et j’avais peur que les gens rient moins. C’est facile de dire qu’on va faire de l’humour intelligent, mais si c’est plate, t’as manqué ton coup! Sans prétendre faire de l’humour intelligent – c’est au public d’en juger -, j’ai travaillé plus fort dans cette optique-là. J’avais envie d’émettre des opinions et de me choquer un peu. Par contre, je ne voulais pas que les gens quittent la salle en se disant: "Ah ben, on rit moins qu’au premier spectacle, mais c’est intelligent"", raconte le sympathique humoriste.

Effectivement, rien ne doit être pire pour un humoriste que de constater une fois sur scène que son pétard est mouillé. En bout de ligne, cependant, Laurent croit qu’il a bien fait d’inclure quelques numéros d’humeur dans Tout est relatif…: "J’ai l’impression que ça défoule aussi les gens", dit-il. Après avoir fait bonne Première Impression pendant quatre ans (entrecoupées notamment par sa participation à la comédie musicale Chicago), Laurent est heureux de présenter un nouveau spectacle, qui ressemble davantage à l’humoriste qu’il est devenu ces dernières années: "Tout est relatif… ressemble plus à ce que je fais depuis deux ou trois ans. Le ton est un peu plus baveux, j’ai moins peur de déplaire, alors que mon premier one man show était somme toute assez gentil", estime l’humoriste. Évidemment, la maturité est en partie responsable de son évolution. Mais il y a aussi une plus grande confiance en soi, une plus grande ouverture d’esprit: "Dans le premier show, j’hésitais à faire certaines affaires, de peur d’être déstabilisé. Mon premier metteur en scène (Joseph St-Gelais) ne m’a sûrement pas trouvé facile, car je commençais toujours par dire non avant d’étudier ses suggestions."

Tout est relatif… est mis en scène par le comédien Stéphane Crête (Dans une galaxie près de chez vous), que Laurent connaît bien pour l’avoir observé en action comme metteur en scène sur le plateau d’Histoires de filles: "J’avais besoin d’une personne capable de m’amener quelque chose qui n’est pas mon domaine premier. Pour l’humour, j’écris et coécris mes textes avec d’autres humoristes. En ce qui concerne le jeu et la mise en scène, je voulais quelqu’un qui ne venait pas nécessairement du milieu de l’humour, mais capable de comprendre les mécanismes du rire", explique Laurent. Il estime que travailler davantage son jeu ajoute une dimension intéressante à sa façon de rendre son humour. "Je ne veux pas me contenter de faire une suite de jokes", dit-il.

Sans être le thème principal de son nouveau spectacle, la notion de la relativité est le fil conducteur qui lie chaque numéro: "J’ai un numéro sur l’obsession des gens de gagner du temps. Non seulement on court après le temps, mais ça paraît bien d’en manquer. Parallèlement à ça, j’explique que le temps, c’est relatif, car quand on a du fun, il passe vite, etc. Il y a aussi un numéro sur les nouvelles et les images censées nous bouleverser", mentionne l’humoriste. La théorie de la relativité est aussi appliquée aux thèmes de l’invention de gadgets inutiles, de l’importance de l’argent, de la bullshit et de la communication. Quant au numéro avec les chansons pour enfants, toujours très apprécié, il est lui aussi au menu.