L’Encanteur : Thomas, l’enchanteur
Dans L’Encanteur, Stéphane Guertin prend les traits de Thomas et d’autres personnages loufoques qui sont conviés à un encan de l’imaginaire.
Première création du Théâtre du Souffleur, qui a été fondé par trois acolytes de la région, L’Encanteur se veut un spectacle pour les 7 à 12 ans qui célèbre l’art et la créativité. Composé de Dominic A. Lavigne, Martin Labelle et Stéphane Guertin, le trio s’est penché sur le travail d’un même texte et a aussi fait briller différents aspects de la production: le premier, auteur-compositeur-interprète, a écrit la première ébauche de la pièce et s’occupe de son environnement sonore; le second en assure la mise en scène; le dernier incarne les personnages et a travaillé aux costumes.
"L’Encanteur, c’est une pièce qui a un grand côté poétique, et un peu loufoque aussi", assure le comédien Stéphane Guertin. Préparant une vente aux enchères de grande importance, Thomas, l’encanteur, qui se fait ici conteur, perd la notion du temps au fil des histoires racontées au public et oublie de se préparer pour l’arrivée des collectionneurs. Fils d’une artiste peintre, le personnage a vu l’art de sa mère reconnu seulement après sa mort et a choisi ce métier afin de retrouver sa trace dans ses tableaux. "Il a maintenant fait le tour de toutes les oeuvres qu’il voulait revoir et il a en quelque sorte fait le deuil de la disparition de sa mère. Il se prépare maintenant pour un dernier coup pendable à l’endroit des collectionneurs", complète le comédien.
Soulevant plusieurs questions sur l’art et son appropriation, la pièce traite aussi de l’omnipotence de l’argent et de la rentabilité à tout prix. "Ça dénonce surtout l’importance accordée à la valeur financière, par rapport à la valeur émotive que l’on peut donner à une oeuvre d’art. Ça fait la promotion du développement artistique chez les gens. Au fond, ça dit que tout le monde est un peu artiste… Et que si on faisait plus attention à ce qu’on est capables de créer et à ce qui nous entoure, on ne se laisserait pas imposer des goûts en matière d’art." Et cela mène à des anecdotes des plus cocasses: "Thomas, dans sa vision des choses, croit que l’art devrait se partager. Alors lorsque les collectionneurs décrètent que son chien est une oeuvre d’art, il décide de mettre son chien au musée pour que tout le monde puisse l’admirer!"
Bref, c’est à une célébration de la vie que convie le Théâtre du Souffleur, sur fond de comédie abracadabrante. "La pièce crée des moments touchants, d’autres très drôles. D’une manière générale, c’est très vivant, il y a beaucoup d’énergie sur scène. Je dois perdre cinq livres à chaque show! (rires) C’est très physique, très rapide", conclut Stéphane Guertin.
Le 26 mars à 14h
À la Basoche
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