Anne Roumanoff : Rire n'a pas d'accent
Scène

Anne Roumanoff : Rire n’a pas d’accent

Anne Roumanoff arrive tout droit de France pour dérider le Québec. Son humour mènera jusque chez nous celle qui dit avoir l’accent de Chicoutimi…

Que l’on soit d’accord ou non, c’est un fait: les humoristes québécois qui s’exportent en France doivent adapter leurs textes à la réalité française. Pour certains, c’est un gage de succès: Stéphane Rousseau, qui courtise nos cousins depuis quelque temps, n’annonçait-il pas récemment qu’il sera de la distribution du prochain film d’Astérix?

Les Québécois ne sont pas les seuls à devoir prendre certaines précautions oratoires lorsqu’ils se présentent sur scène à l’étranger. Le texte humoristique est dense. Chaque mot prend une valeur ajoutée, et perdre l’un d’eux, c’est souvent étouffer l’étincelle qui nous aurait fait éclater de rire.

Anne Roumanoff n’en est pas à sa première expérience chez nous. C’est en 1991 qu’elle a eu son baptême de la scène québécoise, au Festival Juste pour rire. Depuis, elle ne compte plus ses visites au pays nival, plus d’une dizaine selon ses calculs, et chaque fois, elle ravit son auditoire.

Cette fois, elle colporte son spectacle intitulé Follement Roumanoff jusqu’à Chicoutimi, dans une tournée qui lui fera voir le Québec autrement qu’à travers le monocle de la métropole. Bien sûr, entre la France et le Québec, ses textes ont mué, mais selon elle, "les meilleures adaptations ne doivent pas être perçues". Son expérience du public québécois lui a permis de saisir que, même si les politiciens du monde sont souvent interchangeables et que les préoccupations quotidiennes se ressemblent d’un continent à l’autre, les changements les plus importants sont souvent factuels ou culturels. Ainsi, au-delà de l’accent, même s’il suffit souvent d’une expression bien utilisée pour que le rire détonne, les sketchs doivent surtout être adaptés à la réalité vécue par les spectateurs.

Pour Anne Roumanoff, venir à la rencontre des Québécois, c’est tout simplement stimulant: "Le niveau de l’humour est très bon, au Québec. Il y a beaucoup de compétition. C’est moins le cas en France. C’est toujours un choc artistique très salutaire pour tous ceux qui ont fait l’effort de venir travailler ici. Ça permet de stimuler la créativité." Pour elle, certains numéros sont même beaucoup plus amusants à faire ici. C’est le cas d’un sketch-réalité où elle invite certains spectateurs à parler de leurs désirs sexuels sur scène… Alors qu’elle a parfois de la difficulté à comprendre certaines expressions utilisées couramment chez nous, elle se retrouve dans des situations qui provoquent un rire complice partagé par tous les spectateurs…

Le 6 avril
À l’Auditorium Dufour
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