Les Printemps de la danse : Bouquets d’impérissables
Les Printemps de la danse nous offrent des soirées "5 en 1" pour découvrir ou retrouver 10 chorégraphes québécois. Un programme riche et absolument gratuit.
Si le calendrier des spectacles de danse est plus que foisonnant depuis quelques années, ce n’était pas le cas en 1997. À cette époque, les jeunes chorégraphes avaient peu d’occasions de présenter leur travail et c’est pour leur donner un coup de pouce que les maisons de la culture s’étaient associées à Tangente pour créer Les Printemps de la danse. Trois artistes émergents étaient alors sélectionnés par Dena Davida, fondatrice et directrice artistique de Tangente, pour faire le tour des maisons de la culture dans un spectacle où chacun présentait un extrait d’une de ses oeuvres. C’est ainsi que Les Printemps ont vu fleurir des chorégraphes comme Estelle Clareton, Catherine Tardif ou David Pressault.
Pour cette 10e édition, la formule a été modifiée: 10 artistes à peine bourgeonnants ou en pleine floraison ont été désignés par leurs pairs. Réunis par groupes de cinq, ils présentent de courts extraits de leurs oeuvres récentes et partagent une discussion avec le public après chaque représentation. Un joli coup d’oeil sur la création en danse contemporaine, une occasion unique de découvrir différents styles et de magasiner sans frais pour vos choix de spectacles à venir.
Emmanuel Jouthe est sans doute le plus renommé de cette palette de chorégraphes. Il revient avec un duo retravaillé d’Æternam, second volet d’un diptyque sur notre relation à l’espace, au temps et à l’intimité. La très gracieuse et intense Chanti Wadge, qui a dansé dans cette pièce, teste quant à elle un extrait d’une création multimédia en cours où elle cherche l’essence de la vie dans de courtes performances inspirées de la forme de poème zen. Eve Lalonde, autre interprète d’Æternam, présente une pièce qu’elle signe avec ses comparses Julie Beaulieu et Caroline Cotton des Demi-Lunes Violentes, petite compagnie qui n’avait rien créé depuis 2002. Élodie Lombardo danse et présente avec les Soeurs Schmutt, sa propre compagnie, un extrait de Blouskaille Olouèze, qui réunit six danseurs, comédiens et musiciens.
Parmi les noms connus, on retrouve deux interprètes-chorégraphes de la compagnie O Vertigo. Mélanie Demers, qui a créé cet hiver une pièce pour le collectif Échine Dô, danse Le Petit Solo de poche qu’elle a trimballé en Afrique avant de nous l’offrir. Son comparse Patrick Lamothe nous a concocté pour sa part un pot-pourri des moments les plus enflammés des quatre solos très énergiques qu’il a créés. Leur collègue Marie-Ève Nadeau interprète un nouveau duo de Pierre Lecours dont on ne sait s’il est aussi drôle que sa création précédente.
Deux autres duos sont au programme. Celui d’Hinda Essadiqi, qui explore les crises dans le monde arabe à travers les relations de couple, et celui d’Anne Thériault, qu’on avait vue dans le volet "Danse buissonnière" de Tangente et qui crée sa troisième mini-oeuvre tout en poursuivant ses études en interprétation. Enfin, l’étonnante et talentueuse Karine Denault nous arrive avec une version remaniée de Sokrat, une pièce sur l’argent qu’elle présentera en solo le mois prochain au Festival Danse Canada. De beaux moments en perspective. www.ville.montreal.qc.ca/culture
Jusqu’au 28 avril
Dans les maisons de la culture et autres lieux
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