Lucidité passagère : Croisée des chemins
Scène

Lucidité passagère : Croisée des chemins

Avec Lucidité passagère, le Théâtre de la zone grise présente un premier texte de Martin Thibodeau et une première mise en scène de l’acteur Patrice Coquereau.

Patrice Coquereau n’a pas beaucoup chômé depuis sa sortie de l’École en 1986. Tournages et pièces s’entrecroisent à un rythme des plus enviables pour un acteur, mais c’est la première fois qu’il joue le rôle de metteur en scène. "Avec Les Éternels Pigistes (dont il est un des fondateurs), j’avais déjà pensé faire de la mise en scène, mais bien qu’on ait évoqué cette possibilité, ça n’a jamais eu lieu. Là, j’ai accepté la proposition très rapidement car le texte m’a immédiatement parlé. Dès le départ, les concepteurs et les acteurs étaient choisis, je suis arrivé là-dedans en travaillant surtout sur le texte."

L’acteur et metteur en scène, qui a abordé son nouveau travail avec humilité et naturel, savait précisément ce qui l’animait dans cette pièce. "Tout ce qui n’était pas organique devait être évacué, nous dit Coquereau. Tout ce qui était conceptuel et pamphlétaire, ce qui constituait environ 20 % du spectacle, a été retiré. La sauce était également assez relevée pour éliminer certains punchs et certains effets humoristiques."

Le Théâtre de la zone grise a monté, depuis 2002, les spectacles Névrose à la carte, Urbanités et Je ris… moi non plus, et privilégie une direction misant sur la vérité du moment et la spontanéité du jeu. "Jusqu’à maintenant, c’est toujours Martin Thibodeau qui a lancé les projets, mais les collaborateurs changent à chaque fois. Ici, avec Marie Turgeon, qui avait déjà travaillé avec lui et qui travaille avec moi sur Rumeurs (elle fait Sandra), ils ont fait une liste des gens avec lesquels ils aimeraient avancer, et mon nom est sorti." Avec Lucidité passagère, l’auteur et le metteur en scène se sont permis d’aller plus loin ensemble et individuellement. Cet état d’esprit, ce climat de confiance, rayonne probablement sur les comédiens. "Sur le plan de la direction d’acteur, je crois être assez juste et je me suis attardé à la transparence des comédiens. J’aime les entendre, les comprendre. Chacun possède ses forces comme ses insécurités; ce sont des créateurs très touchants et je les sens."

"C’est un texte urbain, poursuit-il, et il s’agit de préoccupations et de moments charnières de l’existence de gens dans la trentaine ou au début de la quarantaine. Ils sont face au mur et doivent changer d’attitude." Ledit texte rassemble en fait quatre courtes pièces de 20-25 minutes comportant trois scènes chacune. "Certaines sont légères, d’autres plus dramatiques, mais dans tous les cas, les personnages doivent effectuer un changement, prendre position. Ils sont en quête de relations fondamentales, véritables et profondes."

Du 7 au 23 avril
À la Balustrade du Monument-National
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