Meg Stuart et Benoît Lachambre : Croisements transgéniques
Meg Stuart et Benoît Lachambre sont de passage à l’Usine C afin de nous dévoiler Forgeries, Love and Other Matters, une vision du couple au coeur d’un univers post-apocalyptique.
Reconnu pour ses talents de chorégraphe et d’interprète, le Canadien Benoît Lachambre a la bougeotte. Au moment de l’entrevue accordée à Voir, il était à Salzbourg, à peine rentré de Vienne, où il participait en compagnie de sa fidèle acolyte Meg Stuart à des soirées d’improvisation, un dada qu’ils partagent maintenant depuis près de 20 ans. Réjouissance, le duo nous permettra enfin d’être au parfum de son parcours avec la présentation, imminente, de Forgeries, Love and Other Matters.
Conçue en collaboration avec le compositeur, D.J. et multi-instrumentiste de renom Hahn Rowe, cette oeuvre hybride est issue d’une improvisation ayant vu le jour à New York, peu de temps après les événements du 11 septembre 2001. Depuis ces balbutiements, la pièce a été finement retravaillée par le trio Lachambre, Stuart et Rowe à raison de deux heures d’improvisation par jour pendant plus de deux mois. Créé en première mondiale à Zurich en mai 2004, Forgeries, Love and Other Matters a été présenté pas moins de 66 fois avant de fouler les planches nord-américaines.
La ligne maîtresse? L’exploration des états du couple à même un environnement en plein éclatement. "Nous avons utilisé le couple comme base de travail et nous l’avons isolé sur un terrain post-apocalyptique, tel un objet d’expérimentation. Ceci nous a permis d’étudier les états humains et de dresser des courbes temporelles au sein desquelles glissent ces états", d’expliquer le directeur de par b.l.eux.
En écho à la quête des personnages tour à tour jeunes, vieux, savants fous, starlettes, la musique interprétée en direct enveloppe et transporte les danseurs, tout comme la scénographie de la plasticienne Doris Dziersk, qui se veut forte et appuyée. Ainsi, nous devenons témoins des diverses stratégies de survie, des sursauts et constats d’impuissance du couple parfois en harmonie, en émoi, ou encore en pique-nique en ces lieux dévastés.
Certaines critiques européennes ont qualifié cette pièce d’exigeante pour le spectateur. Benoît Lachambre acquiesce en indiquant qu’elle demande un certain niveau de disponibilité, d’ouverture. "Bien qu’il y ait des moments kitsch à souhait et un certain sens de l’humour qui vient alléger les tableaux, nous rendons un travail très profond de par les émotions investies."
Prêts à vivre une expérience singulière où se chevauchent comédie de moeurs et science-fiction?
Du 12 au 14 avril
À l’Usine C
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