François Morency : Maturité cocasse
Troisième spectacle solo pour François Morency, qui reconnaît qu’il est plus difficile que jamais de faire rire.
D’entrée de jeu, l’humoriste François Morency déclare à propos de ce solo, présenté à la Salle Maurice-O’Bready cette semaine, qu’il le jouera jusqu’à ce que ses genoux plient. Du haut de ses 39 ans, pas d’enfant même si c’est dans ses plans, le bougre dévore la vie. Aucunement amer de s’être fait évincer de Salut, bonsoir, son show de fin de soirée à TVA jugé trop dispendieux pour une province qui se couche, paraît-il, tellement tôt qu’il est devenu impossible de rentabiliser un tel concept à une heure tardive.
Précisant même que "le pouvoir dans les médias, c’est maintenant le matin!", François Morency caresse toujours l’idée de revenir habiter nos téléviseurs. Pour preuve, sa jubilatoire définition d’un parfait retour à la télé: "Je rêve d’une émission comme Salut, bonsoir sans pub et sans entrevue systématique… Parce que c’est tough de se taper tout le monde au complet en entrevue. Je n’ai pas le talent d’intervieweur d’une France Beaudoin, par exemple, mais j’ai bien d’autres choses à offrir…" Il révèle franchement avoir reçu des offres pour des sitcoms québécois en soulignant qu’il n’acceptera plus rien pouvant l’éloigner de la scène comme auparavant. Ainsi, selon Morency, les lampes de la télévision ne valent pas les feux de la scène.
Dans son show, il traite de la décadente Amérique à travers la lorgnette d’un partisan de la droite, il campe un délateur en entrevue avec Claude Poirier pour aborder les problèmes du système judiciaire et il fait le survol de l’histoire du monde en six minuscules minutes, un numéro décrit par la critique montréalaise comme faisant partie de ce que François Morency a fait de mieux à ce jour.
Armé de ce matériel béton, l’humoriste se permet d’espérer dépasser les 250 entrées en scène, soit le nombre exact de représentations de son spectacle précédent, étalées sur plusieurs années.
Confiant, il analyse la situation: "À une certaine époque, il suffisait de peu pour faire un show satisfaisant, alors que maintenant il faut un show canon pour penser avoir un impact…" Tout cela, ajoute-t-il, avec l’aide d’un producteur aux reins solides, d’une bonne collaboration des médias et aussi, évidemment, d’une efficace campagne publicitaire. "C’est quasiment comme planifier un attentat", ose-t-il blaguer.
Les 14 et 15 avril
À la Salle Maurice-O’Bready
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