Michel Tremblay : Hosanna, au plus haut des cieux
Scène

Michel Tremblay : Hosanna, au plus haut des cieux

La pièce Hosanna de Michel Tremblay s’arrêtera à la Maison de la culture de Gatineau dans le cadre d’une tournée qui la mènera dans huit villes québécoises. Bribes choisis d’un entretien avec Michel Tremblay et Benoît Brière.

Créée en 1973, Hosanna se veut le duo implacable d’un couple qui s’affronte pour un combat à mots nus, crus et durs, où la haine et la trahison, l’amour et le sacré s’entrechoquent. Benoît Brière s’est vu confier le rôle-titre, alors que Normand D’Amour incarnera Cuirette. Pour Michel Tremblay, le destin d’Hosanna et Cuirette porte la marque des années 70. "La pièce n’aurait pas pu être écrite avant et ne pourrait pas être écrite aujourd’hui. On y aborde les notions de masculin et de féminin, les jeux de rôle au sein du couple. C’était des problèmes nouveaux, au sens où ils n’avaient jamais été posés de cette façon auparavant. À 29 ans, l’âge que j’avais quand j’ai écrit Hosanna, on regarde plus autour de soi, on juge plus la société." Comment expliquer alors que la pièce suscite encore l’intérêt, 33 ans après sa création? "Elle met en scène deux êtres humains, beaucoup plus que l’intention que j’avais à l’époque de parler d’un pays qui a des problèmes d’identité. Si les deux individus qu’on a devant soi restent humains, la pièce continue d’être pertinente et les personnages, touchants. Une pièce sur des rêves brisés, ça peut rester éternel. Je ne veux pas dire que ma pièce l’est, mais les rêves brisés sont les mêmes depuis que le monde est monde. L’être humain est le seul animal qui a de l’imagination et qui peut avoir des rêves, donc il est le seul à pouvoir les partager et à pouvoir se les faire briser par les autres."

C’est avec une nervosité perceptible que Benoît Brière s’apprête à fouler la scène dans les apparats d’Hosanna. "Ce rôle est un cadeau inouï, mais je réalise qu’on a autrement plus d’ouvrage dans un Tremblay que dans un Molière ou un Shakespeare." Comment le comédien explique-t-il le caractère impérissable de ce classique de notre dramaturgie? "Bien au-delà de la langue et de l’homosexualité, c’est une relation de couple, un conflit de couple. C’est vraiment la base, c’est ça qui passe à travers le temps."

Les 21 et 22 avril à 20h
À la Salle Odyssée de la Maison de la culture