L’Oiseau vert : Voir les comédiens
La pièce L’Oiseau vert, texte de l’auteur classique italien Carlo Gozzi, sera présentée dans le cadre du sixième festival Deux jours à vivre au théâtre. Le metteur en scène, Hugo Bélanger, se démasque pour nous.
Le Théâtre La Rubrique, en collaboration avec la Polyvalente de Jonquière et les cégeps de Jonquière et de Chicoutimi, organise pour une sixième année l’événement Deux jours à vivre au théâtre. C’est à ce moment qu’Hugo Bélanger entre en scène. Parrain de l’événement, il aura l’occasion de rencontrer des jeunes gens intéressés: "Je vais assister aux représentations des étudiants. Je trouve ça très important. Je vais donner aussi des ateliers de jeu masqué, sur la commedia dell’arte, aux étudiants."
Questionné sur la pertinence d’un tel carrefour entre les artisans du milieu du théâtre et des jeunes du secondaire et du collégial, Bélanger explique: "Quand je suis sorti de l’école de théâtre, j’avais appris plein de choses, mais des fois, on oublie pourquoi on voulait faire du théâtre. Quand on retourne avec des étudiants, on se rappelle pourquoi on a voulu faire ce métier-là…" Il croit qu’il n’est pas nécessaire de se destiner précisément à la vie de comédien pour que l’expérience soit vraiment profitable: "Même si ça ne fait pas des comédiens plus tard, s’ils se rappellent avoir vécu une expérience particulière au théâtre, ils ne vont pas dénigrer les arts. On a besoin de mécènes, d’amoureux du théâtre autres que des gens de théâtre." Et comme plusieurs autres avant lui, Bélanger précise qu’une telle aventure peut avoir des répercussions inestimables sur le plan personnel. Un bon coup de théâtre remet parfois les esprits en place… "Ça aide des personnes complètement renfermées. Elles découvrent ça sur la scène et ça leur reste toute leur vie. Elles prennent confiance en elles et ça les transforme complètement."
Tous les jours, nous arborons le masque du convenable, jouant le rôle de notre vie, essoufflant la magie. Et pourtant, chacun garde ce désir de rêver, de refaire le monde à sa façon. C’est un peu ce qui a poussé Bélanger à créer la compagnie Tout à Trac. "Quand on va au théâtre, il y a ce désir de retrouver ce rêve d’enfant-là… Les gens qui arrivent, qui débarquent… Il y a quelque chose de magique dans tout ça. Dans notre compagnie, on a cette quête-là de retrouver ce qui est un peu magique."
Au temps de la commedia dell’arte, les acteurs n’avaient pas de texte à réciter, improvisant des dialogues qui respectaient simplement un scénario préétabli. En cela, le travail de Bélanger et des comédiens qui participent à la production de L’Oiseau vert est beaucoup plus rigoureux. Ils ont réussi à conserver cet aspect débraillé caractéristique de la commedia, ce qui en faisait toute la magie, mais il s’agit d’un désordre organisé: "On est vraiment comme une troupe de théâtre ambulante de l’époque: des tréteaux, les feux de la rampe, les comédiens déplacent les spots, ils se changent à vue. Ça a l’air d’un bordel un peu tout croche, mais en fait, tout est très bien placé. Par contre, dans l’esprit de la commedia, il y a des bouts d’improvisation. Chaque fois que les comédiens jouent, il y a des choses qu’ils ajustent. On a un musicien qui est live, tout se fait en direct. On voulait vraiment garder cet esprit-là. On n’utilise aucun spot des salles où l’on va. Tout est dans le décor, on peut jouer n’importe où."
Ouvert au public le 20 avril
À la Salle Pierrette-Gaudreault
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