Laurent Paquin : Tout dépend de l’angle
Laurent Paquin, après une bonne première impression, tente de charmer à nouveau avec Tout est relatif, deuxième one man show inspiré de la célèbre théorie d’Einstein.
Davantage connu du grand public vu ses nombreux contrats à la radio et à la télé (Caméra Café, Histoires de filles, Une émission couleur), Laurent Paquin se rapproche de sa vraie nature. Il s’est affranchi de sa crainte de déplaire et dévoile maintenant le gentil démon en lui. "Je me permets un peu plus de choses en matière de contenu. J’ai l’impression de mordre plus fort et de me choquer plus. Il y a des numéros où je me défoule carrément. Il fallait que j’aille plus loin qu’avec le premier show. Je ne pouvais pas juste faire une suite logique au premier spectacle", souligne-t-il.
Comment explique-t-il cette réserve propre à Première Impression, son premier one man show? "J’avais peur que les gens aient l’impression que j’essayais de leur faire la morale, que les gens me disent carrément: "Coudonc, t’es qui, toi, pour dire ça!" Tandis qu’avec ce show-là, j’ai l’impression que, comme les gens me connaissent déjà, j’ai plus le droit d’arriver sur scène et d’émettre des opinions", avoue celui qui prête sa voix aux publicités de Bell. De fait, dans Tout est relatif, où il parle entre autres d’argent, de communications, de mensonges, Laurent Paquin ne se gêne pas pour écorcher le portrait de certaines entités et professions. Bullshit est d’ailleurs un numéro pendant lequel il laisse vagabonder ses idées sans aucune censure. "C’est un numéro qui est très libérateur! s’exclame-t-il. C’est un numéro où j’explore toutes les facettes de la bullshit. Ça passe des politiciens aux concessionnaires automobiles, aux infopubs de couteaux, aux annonces de banques qui nous font accroire qu’on est importants pour elles." Il imagine même un improbable 24 heures pendant lequel tout le monde dirait la vérité.
Le spectacle balance entre plusieurs genres, dont l’humour à réflexion et la chanson absurde. C’est le thème de la relativité qui lie les numéros. "Au départ, c’était supposé être juste un numéro, la relativité, un sujet parmi les autres que j’avais commencé à travailler. Et je trouvais que j’avais un bon numéro avec ça. À mesure que j’écrivais mon spectacle, je me rendais compte que ce sujet-là pouvait servir de lien. Peu importe les sujets que j’abordais, je pouvais toujours ramener ça à l’idée que tout est relatif. Par exemple, j’ai un numéro sur les bulletins de nouvelles à la télévision. J’explique que les images vues pendant deux jours, ça bouleverse, mais qu’après deux semaines, on commence à s’en foutre un peu. Et après deux mois, on n’en parle même pas. Les victimes du tsunami, quand tu les as vues pendant deux jours, tu es bouleversé. Au bout de deux mois, tu regardes ça et tu dis: "Check le gars qui flotte… Bien, c’est un chandail de même que je veux!""
Exit la gratuité cependant. "J’ai essayé de faire un humour à contenu, bien écrit, intelligent et… qui fait rire aussi!" conclut-il.
Le 29 avril à 20h
À la Salle Philippe-Filion
Le 5 mai à 20h
À la Salle J.-A.-Thompson
Voir calendrier / Humour