Les Nuittes de la poésie : Noctambules avertis
Une deuxième Nuitte de la poésie se refermera comme un cocon sur des dizaines de poètes noctambules venus de tous les horizons. Aux mots, citoyens!
Chacun son marteau et son ciseau, à défaire, morceau après morceau, le piédestal obscène qui rend la poésie inatteignable. Briser le cercle des inscrits, un big-bang poétique éclaboussant d’années-lumière une assistance hétéroclite. Redonner le pouvoir des mots au peuple.
Drôle, tout de même, que la poésie soit perçue comme si distante, elle qui s’efforce de toucher ces régions qui fondent notre monde intime. Comme si ces mots qui nous viennent en bouche tous les jours n’étaient pas déjà relevés de cette saveur qu’ont les poèmes. C’est ce qu’ont compris les organisateurs des Nuittes de la poésie au Saguenay, qui pour une deuxième année consécutive convient les amoureux de la langue à un banquet de mots, un événement festif et convivial dédramatisant allègrement cette perception trop souvent partagée d’une poésie indigeste et pesante.
Une nuit entière de festivités en l’honneur de Calliope, muse de la poésie, où se sacrifieront une soixantaine de poètes en provenance de toute la province. Parmi eux, les Tony Tremblay (Rue pétrole-océan, et bientôt Rock Land, aux Éditions de l’Hexagone), José Acquelin (Mexiquatrains, au Lézard amoureux), Jean-Paul Daoust (Les Cendres bleues, Prix littéraire du Gouverneur général du Canada), Pierre Demers (La Brume de Cuba, Éditions Trois-Pistoles) et autres porte-voix chevronnés… C’est sans parler des nombreux porteurs de plumes au verbe encore naissant qui se joindront à la fête pour faire retentir l’intensité qui les habite.
Dans l’écho nocturne alimenté par les lectures des différents auteurs, la poésie prendra tous les atours, traitant et maltraitant le texte, parfois belle, parfois bouleversante. Il lui arrivera même de se débarrasser du mot pour revêtir des apparats technologiques affriolants qu’on lui connaît trop peu, devenant vidéographique ou musicale.
C’est à 21h, au Café-Théâtre Côté-Cour, que la poésie d’aujourd’hui, ancrée dans une époque qui la malmène, soulèvera son voile diaphane pour nous montrer tous ces visages qui la portent.
Le 28 avril
Au Café-Théâtre Côté-Cour
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