Presto : Surimpression
Scène

Presto : Surimpression

Presto, une création du Théâtre du Pylône qui laisse une étrange impression… de déjà-vu.

Dévoilé en janvier 2005 à l’Espace Geordie, Presto est la seconde création du Théâtre du Pylône. Chronique de la vie conjugale d’un petit groupe de bobos désoeuvrés, le spectacle est actuellement repris à la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui. Marc-André Girard, directeur artistique de la compagnie, signe le texte et la mise en scène.

Mathieu (Rémi-Pierre Paquin), photographe, partage son existence avec Geneviève (Chantale Jean). Quelques jours après que Philippe (Stéphane Breton), son vieux "chum", soit revenu à l’improviste d’un séjour à Paris, Mathieu se découvre une fascination pour Julie (Renée Lemire), une pure inconnue. En la photographiant, sa vie bascule. Cette obsession, qui contrarie François (Stéphan Allard), le conjoint de Julie, prend des proportions maladives, jusqu’à bouleverser sérieusement la vie de tous les protagonistes. Voilà une intrigue qui aurait pu instaurer une certaine tension, un certain suspense. Or, il n’en est rien. En fait, le texte emprunte plutôt la voie humoristique, un registre qui lui réussit au demeurant assez bien. Seulement, ces bonnes blagues, par les temps qui courent, on ne cesse de les rire. Ici comme dans Horloge biologique, on aborde les relations hommes-femmes en reconduisant les clichés et en glorifiant les comportements juvéniles. La recette n’a-t-elle pas fait son temps?

La structure de la pièce, une suite de chassés-croisés au rythme syncopé, est efficace, mais prévisible. Il faut cependant admettre que l’auteur possède un sens inné du dialogue. Malheureusement, sa distribution est si inégale que certaines scènes en perdent leur élan. Sylvie Boudreau, Robert Casavant et Martin Leclerc signent les conceptions du spectacle (le programme ne spécifie pas qui a fait quoi). Misant sur la transparence des matériaux et l’utilisation judicieuse d’accessoires photographiques, le décor et les éclairages sont plutôt ingénieux. L’environnement sonore, particulièrement étoffé, est grandement responsable du peu de mystère dont la représentation est chargée. En somme, si le Théâtre du Pylône se décide à sortir des sentiers battus, il a toutes les chances de nous surprendre…

Jusqu’au 6 mai
À la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui
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