Les Zurbains : Contes populaires
Scène

Les Zurbains : Contes populaires

Monique Gosselin, codirectrice artistique du Théâtre Le Clou, dirige la 9e édition des Zurbains.

Comédienne et metteure en scène, Monique Gosselin est d’abord et avant tout codirectrice artistique du Théâtre Le Clou, une compagnie entièrement consacrée à la création théâtrale pour adolescents. Depuis 1989, avec Benoît Vermeulen et Sylvain Scott, elle contribue à la mise sur pied de spectacles incontournables: Tu peux toujours danser (1990), Au moment de sa disparition (2000), Romances & Karaoké (2003). En 1998, le Théâtre Urbi et Orbi produit la première cuvée des Zurbains, un concept inspiré de ses fameux Contes urbains. L’année suivante, considérant que la formule correspond parfaitement à son mandat, les membres du Clou reprennent le flambeau. Depuis, la tradition perdure. En mai 2005, pour laisser une trace et souligner le chemin parcouru, Dramaturges Éditeurs publie Les Zurbains en série, un recueil réunissant les contes présentés entre 1998 et 2004. À la tête d’une équipe qui, comme l’adolescence, bouillonne de passions, d’idéaux et de liberté, Monique Gosselin apporte ces jours-ci la touche finale à sa mise en scène des Zurbains 2006.

Les Zurbains donnent la parole aux adolescents, les valorisent et les mettent en contact avec les arts vivants. D’abord, en collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier, Les Gros Becs et le Théâtre français de Toronto, un concours d’écriture de contes urbains est lancé à travers les écoles secondaires de Montréal, Québec, Toronto et leurs environs. Parmi les quelque 300 textes soumis, un comité de gens de théâtre choisit les 12 meilleurs dans chaque ville. "Parfois c’est le personnage qu’on nous propose qui est intéressant, explique la metteure en scène. Parfois c’est l’histoire qui est originale et parfois c’est l’écriture – la plume, l’oralité – qui est extraordinaire." Ensuite, les jeunes, âgés de 14 à 16 ans, participent à une fin de semaine intensive d’écriture, un stage où des professionnels les aident à peaufiner leurs contes. Cette fois, Geneviève Billette et Stéphane Hogue ont parrainé les adolescents. Finalement, les monologues de quatre apprentis dramaturges sont choisis pour faire partie du spectacle, aux côtés d’un conte écrit par un auteur de métier, cette année Olivier Choinière. "C’est très difficile de choisir. Il faut faire des sacrifices parce que ces histoires doivent composer un seul spectacle. Cette année, par exemple, j’avais trois garçons avec des plumes extraordinaires, mais comme il s’agissait de trois univers très sombres, il a fallu que je retienne un seul texte." Adolescentes, dans le bon sens du terme, les paroles retenues sont urbaines et contemporaines, souvent surprenantes, parfois sensibles et parfois délirantes, mais toujours contrastées. "En fait, on mise sur un pot-pourri de genres, de propos et d’univers. Cette année, les contes sont dramatiques, loufoques ou empreints de rébellion, on y aborde des thèmes universels comme le deuil et la société."

Dans Étrangère, le conte d’Alejandro Vernaza, Pierre Monet-Bach incarne un philosophe qui médite sur une question existentielle: vivre ou penser? Dans Le Sheepman, le conte de Catherine Lamoureux, Caroline Tanguay est une adolescente blasée qui s’éveille aux foudroiements de l’art. Dans Dave l’énigme, le conte de Philippe Angers-Trottier, Mathieu Bourguet incarne un adolescent étouffé par une vie "convenable", jusqu’à ce qu’il rencontre Dave, un véritable casse-tête. Dans Le Sacrifice au bonheur, le texte de Gabrielle Neveu, Anne Casabonne apparaît sous les traits de la Fatalité, venue elle-même en personne rétablir sa réputation. Olivier Choinière, celui-là même qui a édifié entre les murs du Théâtre d’Aujourd’hui, avec l’aide précieuse de Jean-Frédéric Messier, une Venise-en-Québec qui bouscule sérieusement les consciences, ajoute son grain de sel aux Zurbains 2006. Dans Trou noir, Marc Beaupré défend celui que l’on surnomme Comédon, le rejeté de l’école, jusqu’au jour où Justine, la plus belle créature qui soit, passe le prendre chez lui. Pour lier toutes ces histoires, Monique Gosselin a choisi les arts visuels. "La scénographie unifie les différents éléments du spectacle. C’est un univers pictural: une oeuvre qui se crée sous nos yeux." Le 10 mai, à 20 h, la représentation est donnée au profit de la compagnie. Les comédiens Patrice Bélanger et Julie McClemens, parrain et marraine de l’événement, accueilleront les généreux spectateurs. Pour réserver votre place, composez le 514 596-1616.

À la Salle Fred-Barry
Jusqu’au 12 mai
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