Veillée funèbre : Mourant!
Scène

Veillée funèbre : Mourant!

Veillée funèbre, la deuxième pièce présentée dans le cadre du Printemps du Double Signe, nous invite à rire de la mort.

La metteure en scène Jacinthe Tremblay décrit Veillée funèbre, de l’auteur français Guy Foissy, comme une pure comédie: un texte mordant, qui rit de la mort à travers des répliques cinglantes. La production nous plonge dans un salon funéraire horriblement kitsch, où une galerie de personnages déblatère contre le défunt, interprété par un comédien bien vivant, Jacques Tremblay.

Le texte a beau être comique, il n’est pas simplet. L’auteur a adopté une méthode de travail inusitée. Il a écrit 1000 répliques, numérotées dans le texte, mais attribuées à aucun personnage. Le texte peut donc se jouer à 8, 10 ou même 14 comédiens, comme c’est le cas avec cette production.

Avant d’attribuer les rôles aux comédiens amateurs qu’elle dirige dans le cadre des ateliers-théâtre, Jacinthe Tremblay a dû trouver qui les dirait, et donc entreprendre un énorme travail pour décortiquer le texte. La metteure en scène ne s’en cache pas: les ateliers-théâtre sont exigeants pour l’animatrice, mais tout autant pour les participants. "On les force à aller au bout d’eux-mêmes", indique-t-elle. En plus d’assister aux ateliers toute l’année, les participants doivent apprendre leur texte, maîtriser leur personnage, s’occuper de leurs costumes et de vendre des billets. Mais selon Jacinthe, le théâtre est nécessaire dans la vie d’un être humain. "La pratique d’un art", spécifie-t-elle. Si la pratique d’un sport aide à maintenir sa santé physique, celle d’un art assainirait la santé émotionnelle.

Le conjoint de Jacinthe, Jean Francoeur, participe aussi à l’aventure des ateliers. Il s’occupe de la conception des éclairages et dirige la console pour toutes les pièces du Printemps du Double Signe. Il n’a qu’une journée pour créer les jeux de lumières. Il les répète deux fois avec les participants, et hop, il enchaîne les représentations. Durant sept semaines, il "habite" le Théâtre Léonard-Saint-Laurent à raison de six soirs par semaine. "Quand Jean arrive au party des ateliers, il a toujours un standing ovation", illustre sa blonde, visiblement admirative. Elle décrit son chum comme un homme d’ombre, qui parle peu, mais qui travaille à mettre les autres en lumière. "C’est un grand créateur!"

Présentée jusqu’au 6 mai, Veillée funèbre n’est que la deuxième production du Printemps du Double Signe, qui se poursuit jusqu’au 10 juin, avec cinq autres pièces. Pour info: 565-5536 ou www.doublesigne.ca.

Jusqu’au 6 mai à 20h
Au Théâtre Léonard-Saint-Laurent
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