Martin Genest : Théâtre en mouvement
Martin Genest a présentement le vent dans les voiles. Après des mises en scène remarquées au Périscope et au Trident, il présentera dans le cadre du Carrefour le travail qu’il a réalisé avec la troupe d’Agnès Zacharie, l’Ubus théâtre.
Patrick Caux
[Carrefour international de théâtre]
L’aventure de l’Ubus théâtre débute à Tadoussac, le pays d’Agnès Zacharie. Il y a deux ans, la comédienne prend possession d’un autobus scolaire. Elle a de grands projets pour cet autobus: elle veut le transformer en théâtre roulant. Rapidement, le projet devient une véritable entreprise familiale; tout le clan Zacharie met la main à la pâte pour modifier l’autobus et créer le premier spectacle de la troupe. "L’expérience avait quelque chose de très gitan, se remémore Martin Genest. On travaillait toute la journée en collectivité et, le soir venu, on se faisait des grandes bouffes autour du feu."
Agnès Zacharie et Martin Genest se connaissent depuis plusieurs années. Ils ont notamment collaboré à plusieurs reprises au sein de la compagnie de théâtre Pupulus Mordicus. C’est donc tout naturellement qu’Agnès Zacharie offre à Genest de mettre son texte en scène. "Normalement, j’aime faire partie des créateurs dès le début d’un projet, explique le metteur en scène. Pour Le Périple, ça a été un peu différent. Agnès et Pierre [Robitaille, concepteur et marionnettiste] avaient déjà fait un bon bout de chemin. Ils venaient de terminer un laboratoire sur le projet et il y avait déjà une première version du texte d’écrite. Mais j’ai tout de même décidé d’embarquer parce que j’ai été immédiatement séduit par le propos du texte et par l’idée de faire un spectacle dans un autobus."
Il faut dire que l’histoire annoncée a de quoi séduire. Le Périple retrace la rencontre entre un grain de sable issu de l’éclatement d’une étoile et d’un homme qui parcourt le monde. "L’espace restreint dans lequel on évolue donne des possibilités incroyables pour le théâtre de marionnettes, précise Martin Genest. On raconte l’histoire de cet homme de façon très cinématographique. La pièce est découpée en séquences, un peu comme au cinéma. La proximité du public permet aussi de mettre l’accent sur des éléments très intimes du récit, ce qu’on ne peut pas faire pour une production dans une salle comme celle du Trident."
L’idée de voir un spectacle de marionnettes dans un autobus spécialement aménagé en salle de théâtre est également séduisante. "C’est une expérience très intéressante avec le public. Il y a une complicité qui s’installe très vite à cause de la proximité. Ce sont les interprètes [Agnès Zacharie et Pierre Robitaille] qui font tout, de l’accueil du public au jeu en passant par la régie du son et de la lumière. C’est une expérience théâtrale qui sied très bien à un festival comme le Carrefour, où les gens sont prêts à faire des découvertes."
L’aventure du Ubus théâtre ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Après deux ans de tournée, Le Périple va sous peu céder sa place à un tout nouveau spectacle. Dans L’Écrit, le plus récent texte d’Agnès Zacharie, la joyeuse équipe va explorer un univers près des traditions japonaises. Comme la première création, L’Écrit va démarrer sa carrière dès le mois d’août à Tadoussac, au pays des Zacharie.
Les 19, 20, 21, 26, 27 et 28 mai
Sur le parvis de l’Église Saint-Roch
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