Cérémonial funèbre : Je me souviens
Scène

Cérémonial funèbre : Je me souviens

Les représentations de la pièce Cérémonial funèbre sur le corps de Jean-Olivier Chénier tombent à point nommé, quelques jours à peine avant la fête des Patriotes.

Écrit par Jean-Robert Rémillard, ce drame historique relate la défaite des patriotes à Saint-Eustache à travers la mort d’un personnage plus grand que nature, Jean-Olivier Chénier. Ce rôle de battant charismatique et extraverti a été confié à Guillaume Côté, un timide étudiant à la maîtrise en physique. La metteure en scène Jacinthe Tremblay a su déceler en lui le talent et la fougue nécessaires pour incarner Chénier. Côté, qui a le physique de l’emploi avec son regard franc et sa stature de 6 pieds 2 pouces, n’en est pourtant qu’à sa première expérience avec les ateliers du Double Signe. "Les scientifiques sont souvent d’excellents acteurs, car ils ont de la rigueur, souligne Jacinthe Tremblay. Il savait toujours son texte sur le bout des doigts." Et la metteure en scène a vu juste. Cet immense défi d’incarner un rôle principal, Guillaume Côté a su le relever avec brio. "Venez voir ce talent phénoménal", s’emporte Jacinthe, alors que Guillaume rentre un peu les épaules, gêné de recevoir tant d’éloges.

C’est la copine de Guillaume, Annie Goyer, qui l’a convaincu de s’embarquer dans l’aventure des ateliers du Double Signe. Elle y participe elle-même depuis trois ans. Lorsqu’on l’écoute parler de théâtre, on n’a pas de difficulté à croire qu’elle ait su convaincre son amoureux. L’envie d’y sauter à pieds joints nous a aussi prise après l’avoir entendue vanter les mérites de faire du théâtre. Annie dit avoir vu l’attitude de son chum changer depuis qu’il prend part aux ateliers du Double Signe. "Plus il fait du théâtre, plus il devient sûr de lui, souligne-t-elle. On évolue beaucoup là-dedans."

Dans la pièce, Annie incarne Cécile Chénier, la soeur de Jean-Olivier. Peut-être s’est-elle mordu les doigts à quelques reprises d’avoir fait de son chum un acteur, puisqu’il doit jouer quelques scènes d’amour. "J’ai eu de la misère", avoue-t-elle en toute sincérité. Encore là, le théâtre a su l’aider à travailler certains aspects de sa personnalité.

Annie louange le travail de Jacinthe Tremblay, qui n’hésite pas à faire place aux propositions de ses protégés. "On a une bonne metteure en scène. Elle partage sa vision et nous permet de la nourrir."

"Mais ils ont des mautadites bonnes idées", se justifie Jacinthe, qui rappelle que, comparativement à une production professionnelle, les participants aux ateliers disposent environ de la moitié du temps pour monter une pièce. "Chacun y met beaucoup de coeur, de temps et de passion."

Le choix de la pièce a su rallier tous les participants du groupe. Annie avoue même avoir eu les larmes aux yeux en la lisant. "J’ai senti que l’auteur avait compris ce qu’un Canadien français de cette époque pouvait sentir", termine-t-elle.

Jusqu’au 20 mai à 20h
Au Théâtre Léonard-Saint-Laurent
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