Scène

Fabulations, Les Yeux du coeur : Notes théâtre

FABULEUSE FANTAISIE

Pour clore sa saison 2005-2006, le Théâtre français du CNA présente, dans sa série pour l’enfance, Fabulations, le spectacle clownesque de Paul Vachon, fondateur et directeur artistique du Théâtre de l’Aubergine de Québec (1974). Il revient donc à Ottawa pour offrir son premier et unique spectacle solo, créé en 1995, et qui depuis a voyagé à travers le Canada, les États-Unis et le Mexique. Ce clown-acrobate-acteur-musicien, maître incontesté de l’art clownesque, assurait la direction artistique du spectacle Nouvelle Expérience du Cirque du Soleil à Las Vegas en 1992-1993 et donne depuis des ateliers pour divers organismes, dont Cirque du Monde. Dans le très poétique Fabulations, on retrouve Faux-Nez, qui n’aime ni le jour ni le soleil et qui a développé un tel amour pour la lune qu’il souhaiterait la retenir afin qu’elle ne le quitte plus jamais, ce qui créerait un chaos cosmique (et comique!) de grande importance. Paul Vachon reprend aussi l’impressionnante galerie de personnages entourant Faux-Nez, tels que le sympathique conteur itinérant Bulle, le vieux Pépère, la souriante tante Imelda, l’oncle l’Tit et le Grand Maître de l’univers. Le 27 mai à 13h30 puis le dimanche 28 mai à 13h30 et à 15h30, au Studio du CNA. Renseignements: www.nac-cna.ca.

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LE COEUR A SES RAISONS…

Plus que quelques représentations de la pièce Les Yeux du coeur, une pièce "humaniste" signée Anne-Marie Riel, sur la vie de la jeune Helen Keller, qui perdit la vue et l’ouïe alors qu’elle était au berceau, et celle d’Annie Sullivan, qui l’a sortie de sa torpeur. Dans une production communautaire qui méprend son public par son professionnalisme, c’est pas moins de 27 comédiens qui se donnent la réplique pour un tout des plus efficaces. Mis à part quelques redondances un peu trop "mélo" dans la deuxième partie, la pièce est poignante, bien rythmée et se conclut en beauté. À trop vouloir embrasser plusieurs aspects de la vie des protagonistes, l’auteure s’est un peu éparpillée, mais la pièce renferme des passages précieux – comme les souvenirs d’enfance d’Annie Sullivan qui prennent vie – qui en rachètent d’autres un peu plus faibles. Avec une scénographie soignée et astucieuse et des comédiens qui se sont littéralement dévoués au projet, la création vaut le détour, sans aucun doute, ne serait-ce que pour la performance des enfants de la distribution, au jeu juste et attendrissant. Jusqu’au 10 juin au Théâtre de l’Île.