Plus que quelques représentations de la pièce Les Yeux du coeur, une pièce "humaniste" signée Anne-Marie Riel, sur la vie de la jeune Helen Keller, qui perdit la vue et l’ouïe alors qu’elle était au berceau, et celle d’Annie Sullivan, qui l’a sortie de sa torpeur. Dans une production communautaire qui méprend son public par son professionnalisme, c’est pas moins de 27 comédiens qui se donnent la réplique pour un tout des plus efficaces. Mis à part quelques redondances un peu trop "mélo" dans la deuxième partie, la pièce est poignante, bien rythmée et se conclut en beauté. À trop vouloir embrasser plusieurs aspects de la vie des protagonistes, l’auteure s’est un peu éparpillée, mais la pièce renferme des passages précieux – comme les souvenirs d’enfance d’Annie Sullivan qui prennent vie – qui en rachètent d’autres un peu plus faibles. Avec une scénographie soignée et astucieuse et des comédiens qui se sont littéralement dévoués au projet, la création vaut le détour, sans aucun doute, ne serait-ce que pour la performance des enfants de la distribution, au jeu juste et attendrissant. Jusqu’au 10 juin au Théâtre de l’Île.