Fausses Rumeurs : Jeux de rôles
La distribution de la pièce Fausses Rumeurs, présentée à partir du 13 juin au Théâtre des Grands Chênes de Kingsey Falls, promet des étincelles. Non seulement elle met en vedette les deux anciens propriétaires du Théâtre, Normand Chouinard et Marcel Leboeuf, mais au total quatre couples d’acteurs qui forment des couples dans la vie.
C’est une distribution de haut calibre qui défendra cet été la pièce Fausses Rumeurs de Neil Simon à Kingsey Falls: Normand Chouinard, Violette Chauveau, Marcel Leboeuf, Lise Martin, Marina Orsini, Serge Postigo, André Robitaille et Martine Francke. Félix Beaulieu Duchesneau complète l’équipe.
En plus d’être amis, les huit premiers acteurs mentionnés forment quatre couples dans la vie. "Quatre couples d’acteurs sur une même scène, je ne pense pas que ça ait déjà eu lieu au Québec", souligne Normand Chouinard au bout du fil. Amis de longue date, ils ont eu l’idée de partager une même scène lors de leur traditionnel repas du Nouvel An. Pour brouiller les cartes, mais surtout pour ne pas tomber dans la facilité, les couples ont été mélangés. Ainsi, Martine Francke ne joue pas dans les bras d’André Robitaille, ni Marina Orsini dans ceux de Serge Postigo… Seul Marcel Leboeuf a été associé sur scène à sa compagne de vie, Lise Martin.
C’est Normand Chouinard qui a traduit et adapté la pièce Rumors, qu’ils joueront tout l’été dans une mise en scène de Martine Beaulne. L’histoire est celle de quatre couples invités chez le maire d’un arrondissement de Montréal, pour "célébrer" son 10e anniversaire de mariage. Le mot entre guillemets est bien mal choisi, car le malheureux, en voulant se tirer une balle dans la tête, s’est finalement infligé une blessure mineure, et sa femme est introuvable. Avec l’arrivée progressive des invités, il devient de plus en plus difficile d’étouffer le scandale. "C’est une pièce à prétextes, constate Marcel Leboeuf. C’est pas un sujet d’une grande profondeur, mais c’est une pièce où le choix des acteurs est très important. Ça prend du monde qui joue serré, qui a un sens du timing."
DE RETOUR À LA MAISON
Normand Chouinard remarque que Neil Simon réussit bien au Théâtre des Grands Chênes. L’institution en est à sa troisième présentation d’une pièce de l’auteur, après Ladouceur et fils et Cinq Étoiles. "Neil Simon, y’a quelque chose qui va bien avec lui", souligne Normand Chouinard, qui a été copropriétaire du théâtre pendant une quinzaine d’années avec Marcel Leboeuf, avant de le vendre à Jean Bernard Hébert en 2004. "C’est la première fois que j’y retourne", note-t-il quand on lui demande les sentiments qui l’habitent par rapport à ce retour à Kingsey Falls. "Ça a été chez nous pendant 15 ans. Ce sera sans doute comme retourner dans une maison qu’on a vendue." Quoi qu’il en soit, Chouinard est heureux d’avoir vendu le théâtre, qui exigeait une somme considérable de temps et d’énergie. "Maintenant, c’est un producteur-producteur qui s’en occupe, pas un producteur-acteur, constate-t-il évoquant des projets à l’année pour le théâtre. C’est un plus pour la population de la région. C’est beaucoup mieux d’avoir quelqu’un qui a plus de temps à consacrer."
Pour Marcel Leboeuf, qui jouait dans la pièce Cinq Étoiles en 2004, c’est un peu comme s’il n’avait encore jamais quitté le Théâtre des Grands Chênes. Mais il semble un peu plus nostalgique par rapport à la vente du théâtre, lui qui l’a fondé en 1988, avant d’embarquer Normand Chouinard dans l’aventure; un associé dont il vante la droiture et l’honnêteté. "Ça m’a fait quelque chose, car c’est mon bébé, mais il ne faut pas avoir de regrets. Au moins, ça reste un théâtre. Ça aurait très bien pu devenir une shop! […] On avait à coeur Normand et moi que ça reste un théâtre."
Conférencier depuis plus de cinq ans, le comédien s’est servi de son expérience d’homme d’affaires pour bâtir le contenu de sa conférence. "Cette expérience m’a permis de voir que je peux réaliser plein d’affaires. Si j’ai été capable de bâtir un théâtre de A à Z et de le maintenir à flots pendant 15 ans, je pense que je vais être capable de faire pas mal d’autres affaires. Parce que le théâtre d’été, c’est une business très peu fiable. Tu peux faire un très gros été et, l’été d’après, te planter et tout perdre. Ça nous est déjà arrivé de passer proche de tout perdre. C’est très fragile comme business."
L’été 2006 s’annonce toutefois prometteur pour le Théâtre des Grands Chênes, puisque près de 30 000 billets ont déjà été vendus. D’ailleurs, l’énergie qui règne entre les interprètes est de bon augure pour la saison. "Quand on a du fun entre nous, ça ne garantit que ça va marcher, mais c’est des choses qui ne mentent pas, observe Marcel Leboeuf. Si on a un plaisir sincère à faire ce qu’on fait, c’est sûr que ça passe dans la salle."
Du 13 juin au 2 septembre
Au Théâtre des Grands Chênes