FIDE : Mouvements de foule
Scène

FIDE : Mouvements de foule

Le FIDE, pour sa 12e édition, revient avec sa formule concentrée sur quatre jours, où il amène la danse jusque… dans la rue! Entretien avec Claire Mayer, directrice générale.

Après avoir essayé diverses recettes, le Festival international de danse Encore (FIDE) a choisi de poursuivre les changements amorcés l’an dernier. Il oriente ainsi ses efforts vers le grand public et fait déborder sa programmation jusque dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières, qui devient pour l’occasion une gigantesque piste de danse.

Ces modifications s’avéraient nécessaires pour la survie du FIDE, aujourd’hui pris comme modèle par d’autres événements de la province. "Là, maintenant, les bailleurs de fonds disent aux autres festivals: "Vous voulez faire juste une série de spectacles en salle? Oubliez-ça!" Ça ne fonctionne pas. Nous, on le sait. Ça meurt! Il faut une formule d’événement majeur avec des spectacles en salle, des spectacles à grand déploiement comme ceux à la Salle Thompson, des spectacles plus pointus et, aussi, des activités grand public et de l’animation. C’est un tout. (…) C’est la recette qui fait qu’on attire beaucoup, beaucoup de gens", explique Claire Mayer.

Le calendrier du festival est donc marqué par un désir de diversification. Il comprend les très courus Galas Rossetti, le spectacle de la populaire compagnie Tap Dogs (avec ezDanza en première partie), les spectacles de la série Danse contemporaine (Bouge de là, Échine Dõ, Tapestry Dance Company) et les trois partys extérieurs (disco, hip-hop et danse du monde). La directrice signale aussi la mise sur pied d’un gigantesque défilé, qui repose sur la beauté de la danse, et qui donnera le coup d’envoi des activités extérieures: "Ça, c’est une machine à elle toute seule. (…) Il y a là-dedans des voitures d’époque, des danseurs afro-brésiliens, des percussionnistes, des danseurs flamenco et de tap dance, les 500 jeunes de l’École Le Petit Bonheur et 24 danseurs du programme en danse de l’Astragale. (…) Tout ce que l’on souhaite, c’est qu’il fasse beau."

Tranquillement, le FIDE tente de devenir le moteur d’une véritable fête. "C’est ça (l’élément de fête) que l’on a ajouté l’an passé. Avant, on était toujours en dedans, on était toujours en salle. Il y avait plein de monde qui venait au festival, mais personne ne le savait parce que tout était à l’intérieur. Quand on a ajouté toute l’animation extérieure dans le centre-ville, les gens ont tout à coup réalisé qu’il y avait un festival."

L’an dernier, près de 35 000 personnes ont bougé au rythme de l’événement. La danse, souvent surnommée "l’enfant pauvre des arts", gagnerait-elle en popularité? "Moi, je suis vieille, dit Claire Mayer en pouffant de rire. J’ai passé à travers différentes décennies et je pense qu’on est aux extrêmes, surtout au Québec. Dans le sens qu’on a vécu les beaux jours du ballet de jazz, où la danse se développait, où elle était à la télé. C’était très populaire. Mais aussi, à côté de ça, la danse classique se développait. Ça a duré 10 ou 15 ans. Puis, oups! le ballant est allé dans l’autre sens complètement. Pendant 10 ou 15 ans, c’est allé vers la danse contemporaine très, très pointue. Et là, le balancier revient. (…) Là, présentement, le balancier est dans mon sens et je suis bien contente, soit dans le sens de la promotion de la danse avec un grand D."

Du 8 au 11 juin
Au centre-ville de Trois-Rivières