Toronto Dance Theatre : Top chrono
Scène

Toronto Dance Theatre : Top chrono

Le Toronto Dance Theatre ouvre le Festival Dance Canada avec une nouvelle création de Christopher House, en première mondiale. Rencontre avec le représentant francophone de la compagnie.

C’est le Toronto Dance Theatre (TDT) qui donnera le coup d’envoi de cette édition du Festival Dance Canada (FDC) avec Timecode Break (initialement intitulé Teeth and Clows), la dernière création de son directeur artistique Christopher House, commandée par le festival. "La compagnie, fondée en 1968, a été longtemps inscrite dans l’esthétique et la philosophie de Martha Graham. En arrivant à titre de directeur, Christopher, qui a été beaucoup influencé par le ballet et puis d’autres formes plus théâtrales, a amené un renouveau dans la compagnie. Son travail est encore influencé par Graham, donc encore technique et linéaire, mais c’est devenu plus "lousse", un peu plus proche du style européen, ou montréalais même", illustre le danseur Louis Laberge Côté, qui a joint la compagnie en 1999. Initialement danseur de jazz, il avait été séduit par cette "esthétique Graham", qui faisait une cassure avec un style plus commercial. "C’est un style qui est sombre, très dramatique, qui s’oppose à la bonne humeur constante et forcée du commercial. Ça m’a permis ce changement majeur dont j’avais besoin."

Reconnus pour leur force évocatrice et leur théâtralité, les danseurs du TDT sont décrits comme jouant un rôle crucial dans le processus créatif: "Christopher nous fait faire de l’improvisation à l’occasion et va s’inspirer de ce que nous faisons pour créer ses phrases, quoique la grande majorité du matériel est généralement déterminée d’avance par lui."

Campée dans un univers fantaisiste, la nouvelle pièce de House questionne la présence physique de l’être: "Timecode Break est une pièce très abstraite, il n’y a pas de thème précis ou de fil conducteur. C’est surtout à propos du mouvement et de la musicalité, et un écran numérique d’une bonne dimension occupe le mur du fond, avec des projections de danse qui sont mises en parallèle avec ce qui se passe sur la scène."

Malgré le grand honneur que représente le fait d’ouvrir le FDC cette année, Louis Laberge-Côté dit regretter que la compagnie ne puisse passer plus de temps au festival. "Nous serons à Ottawa pour trois jours seulement, alors qu’avant, il y avait davantage de possibilités d’échanges avec d’autres danseurs et chorégraphes, puisqu’on nous invitait pour des périodes de cinq ou six jours. On participait à d’autres événements que la présentation officielle du spectacle, et ça donnait de belles occasions de rencontres."

Le 2 juin à 20h30
Au Théâtre du CNA
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