Bouge de là : Mousser les sens
Scène

Bouge de là : Mousser les sens

Bouge de là compte quelque 130 représentations de son spectacle Comme les 5 doigts de la main. Dans le cadre du FIDE, la compagnie s’arrête (enfin!) à Trois-Rivières.

"On pourrait dire que c’est un hit, pour les maternelles en tous cas. On l’a fait partout au Québec et ça a répondu favorablement", lance la chorégraphe d’origine trifluvienne Hélène Langevin, en parlant de son spectacle Comme les 5 doigts de la main, prévu à l’horaire du Festival international de Danse Encore.

Cette production, qui s’adresse à un jeune public de 3 à 10 ans, mais qui séduit même les plus vieux, prend appui sur les cinq sens. Elle consiste en des tableaux variés d’une durée de 4 à 5 minutes, liés par de courtes vidéos. "Tu as une section sur le toucher qui est très acrobatique, une autre qui est poétique, une autre qui est clownesque, une autre qui est loufoque, grotesque même, et une autre romantique", explique-t-elle.

Si la danse contemporaine est parfois dure à gober, Hélène Langevin a trouvé une façon de la servir aux jeunes de façon plus appétissante. "Les enfants adorent la danse. Ils sont près de la danse parce qu’ils bougent. Ils sont toujours en mouvement. Ils s’inventent leurs histoires. Souvent, c’est l’adulte qui ne sait pas trop comment regarder la danse. L’enfant, lui, il a moins de problèmes. Mais je parle de la danse qui est plus accessible." Elle ajoute: "Ce n’est pas de la danse contemporaine très hard que les enfants vont voir. C’est un mélange de théâtre, de danse, d’acrobaties. Ça reste que c’est de la danse contemporaine parce que je ne peux pas dire que c’est du ballet de jazz ni du hip-hop. C’est de la recherche de mouvement. C’est une facture chorégraphique, ce qu’ils vont voir. Dans ce travail-là, je me permets de jouer. C’est très ludique." Et tout renvoie au rire. La directrice artistique de Bouge de là ne se gêne pas pour saupoudrer sa création de fantaisies. "Je me suis permise, dans le sens du goût, de mettre en scène la famille des Gloutons, qui est un peu comme celle des Bougon, mais en danse. Ils sont mi-hommes, mi-ogres. Ils sont grotesques", glousse-t-elle.

Malgré tout, Comme les 5 doigts de la main aborde des thématiques plus sérieuses, plus abstraites. "J’ai un duo de danseurs qui ont les yeux bandés. J’ai voulu travailler l’absence de la vue, l’absence d’un sens. C’est un duo aveugle. Il y a du danger: il ne faut pas qu’ils tombent de la scène. J’ai des illusions aussi. J’ai voulu questionner les danseurs. Est-ce qu’il faut toujours croire ce que l’on voit?"

Dansée par Alexandre Parenteau, Julie Marcil, Lucie Vigneault et Nathalie Blanchet, la production, qui a vu le jour en 2003, a été présentée au-delà de 130 fois. Et sa vie n’est pas terminée. Hélène Langevin a encore des projets pour l’est du Québec et les villes de l’Ouest canadien. "Un show qui fonctionne bien pourrait toujours être là! Mais ce sont les diffuseurs qui choisissent de varier, d’inviter d’autres compagnies. Je pourrais dire que ce spectacle achève. J’ai fait presque toutes les villes au Québec. Il me manquait Trois-Rivières. Mais après, on va peut-être recommencer un autre cycle, plus à Montréal, à Laval, où ce sont les professeurs qui font la demande."

Le 10 juin à 13h30
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
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