Marylise Bourke : Rire gras!
Scène

Marylise Bourke : Rire gras!

Marylise Bourke incarne en quelque sorte le monstre latent au fond de nous dans la production estivale du Théâtre des marguerites, Notre amour est trop lourd.

Imaginez la scène. Vous êtes une jolie femme, dont toutes les préoccupations tournent autour du paraître. Et pour des raisons nébuleuses, votre chum met un terme à votre relation. Le coup est dur à encaisser, mais vous tenez le coup. Jusqu’au jour où vous apprenez qu’il vous a quittée pour une… ronde!

Le Théâtre des marguerites joue gros cette saison avec Notre amour est trop lourd, comédie romantique de Neil Labute, traduite et mise en scène par Stéphane Bellavance. Si l’obésité se révèle un sujet chaud de l’actualité, il traîne encore de pesants tabous. Marylise Bourke (Km/h, Diva, Watatatow), qui incarne cette fameuse ex, en sait quelque chose. "Quand j’ai lu le texte, j’ai pogné de quoi. Je trouvais que mon personnage disait des choses énormes que personne n’oserait dire ni penser. Je sais que c’est un personnage. Mais mon premier réflexe a été de me reculer et de faire: "Oh! mon Dieu. Moi, Marylise, est-ce que j’assume de dire des affaires de même devant un public, devant des messieurs et des dames qui ont 10 ou 15 livres qu’ils n’assument pas?" Ce qui a fait que je me suis dit que c’était correct, c’est que je me suis rendu compte que j’accepterais de jouer des rôles bien pires. Par exemple, une héroïnomane qui vend de la dope dans une polyvalente, et qui assume ça. Je serais game de jouer ça. Pourtant, c’est épouvantable. (…) Donc, s’il y a un tabou-là, parlons-en." Ainsi, la dynamique comédienne partage la scène avec Louis-David Morasse (Marc, son ex), Patrice Bélanger (le meilleur ami de Marc) et Kathleen Fortin (la nouvelle flamme de Marc).

Marylise Bourke, pétillante lors de l’entrevue, croit que le discours de Notre amour est trop lourd va plus loin que la simple question d’obésité. "Je pense que ce dont ça parle, c’est de la difficulté à assumer ce qu’on veut vraiment dans la vie et ce qu’on est vraiment, et à se détacher de la pression sociale. Je trouve que de parler d’un couple, une qui est ronde, l’autre qui ne l’est pas, c’est un prétexte pour dire: "Hé! Dans la vie, mettons donc nos pieds à terre." Assumons ce qu’on est et disons-le. Allons vers nos désirs parce que sinon c’est trop triste." Une comédie romantique? Rapidement, la jeune femme nous rassure. "Je pense que les gens vont rire. Il y a pas mal de bons gags! (…) Et je crois que le travail de mise en scène de Stéphane va satisfaire notre besoin de rire et de se détendre au théâtre. Mais ça ne sera pas juste des jokes pour des jokes ni du claquage de portes."

Du 22 juin au 2 septembre
Au Théâtre des marguerites
Voir calendrier Théâtre