Théâtre sans animaux : Méli-mélo
Scène

Théâtre sans animaux : Méli-mélo

Avec Théâtre sans animaux de Jean-Michel Ribes, Jean Robert Bourdage présente un assortiment de saynètes pour le moins variées.

Une tomate amoureuse, des visiteurs de musée désirant remonter le cours de l’évolution pour retrouver leur poisson originel, un père qui a oublié le prénom de sa fille, un joggeur victime d’un mystérieux syndrome familial mettant en danger la vie du président des États-Unis… Avec Théâtre sans animaux de Jean-Michel Ribes, le metteur en scène Jean-Robert Bourdage nous invite à décoller de la réalité et à pénétrer dans un monde où l’humour flirte sans cesse avec l’absurde. Présentée pour la première fois en France en 2001, cette production aux dialogues acérés, aux répliques percutantes et aux jeux de mots savoureux remportait l’année suivante le Molière de la meilleure pièce comique et Jean-Michel Ribes, celui du meilleur auteur.

Le spectacle se découpe en sept courtes saynètes conçues comme des fables, oscillant entre tendresse et férocité, comique et tragique, poésie et gags, entrecoupées de courts intermèdes musicaux mêlés de cris d’animaux. Les sujets évoqués sont pour le moins éclectiques: dans Tragédie, le personnage de Phèdre provoque une scène de ménage évoquant à la fois le théâtre de boulevard et la tragédie racinienne; avec La Survivante, on assiste à l’éclosion d’une histoire d’amour pour le moins inattendue; Épistole évoque l’art et la manière de déclarer sa flamme par voie postale; Musée/Souvenirs suit les pérégrinations de visiteurs de musée dans les dédales d’une exposition de tableaux; Bronches propose une dissertation philosophique sur les mérites des animaux à branchies; USA parle d’amitié virile et de sécurité nationale; tandis que Monique met en scène un huis-clos familial entre une fille et son père atteint d’une crise subite de maladie d’Alzheimer.

Sur scène, les acteurs ont travaillé leur accent parisien pointu et enchaînent les rôles avec dynamisme malgré une mise en scène inégale. Si les duos formés par la pétillante Bénédicte Décary avec Simon Rousseau ou avec Simon Boudreault et le tandem Vincent Côté/Nicolas Pinson tiennent de l’alchimie, d’autres couples de comédiens sont beaucoup moins convaincants et certaines pièces sonnent moins justes que d’autres. Pourtant, et c’est aussi ce qui fait le charme de ce Théâtre sans animaux, de saynète amère en bouchée sucrée, on ne sait jamais sur quoi on va tomber!

Jusqu’au 22 juin
Au Théâtre La Licorne
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