Stéphane Bélanger : S'inventer une fin
Scène

Stéphane Bélanger : S’inventer une fin

Stéphane Bélanger, croyant maintenant avoir la maturité nécessaire, se paye un vieux rêve. Il joue une adaptation personnelle d’un texte de Tchekhov, Le Chant du cygne.

En septembre dernier, Stéphane Bélanger ouvrait son propre théâtre au sous-sol de l’église Notre-Dame-des-Sept-Allégresses à Trois-Rivières. Une petite salle toute simple nommée le Studio Théâtre. Après le vol de son équipement informatique la journée même de l’ouverture et l’annulation de spectacles à cause d’un manque de comédiens, l’artiste a décidé de réaliser un rêve qui datait de l’époque où il étudiait le théâtre à l’Université du Québec à Montréal: monter Le Chant du cygne de Tchekhov.

Le comédien de 38 ans propose une version inédite de cette oeuvre. Au texte original de 15 minutes, qui raconte les états d’âme d’un acteur dont la carrière décline peu à peu, il a greffé plusieurs lignes de son cru. "On est toujours à la remorque de ce que le public veut, de ce que les critiques et les journalistes veulent voir, croit Bélanger. On veut faire plaisir à tout le monde… Mais, à un moment donné, l’acteur finit par s’oublier là-dedans. J’ai écrit la fin de carrière que j’aurais eue si je m’étais oublié." Justement, jusqu’à maintenant, est-il heureux du chemin parcouru? "Oui. Je pense qu’il y a des gens qui voyaient le synopsis du spectacle et se disaient: "C’est un spectacle lourd… Stéphane est sans doute en dépression!" Mais je pense que pour jouer ça, il faut être très solide, très confiant, très sûr de soi. Je ne pourrais pas jouer ça si j’étais en fin de carrière ou au bord de la déprime. Je pense que j’ai un beau parcours, un beau changement de vie aussi. L’ouverture du théâtre me permet de m’asseoir et de commencer à créer. Mon mariage (en août), ça change également ma vie. Il y a donc une espèce de maturité qui s’installe dans ce que je fais. Il y a une belle évolution depuis 15 ans", signale-t-il.

Et dans son théâtre d’une vingtaine de places, le jeu prend une tout autre dimension. "Ici, la vraie chose se passe. Ici, quand tu es plate, tu le sais tout de suite. À la Maison de la culture, tu peux beugler pendant une ou deux heures sans te rendre compte que tu es passé à côté parce que le public, tu ne le vois pas." D’ailleurs, Bélanger semble confiant quant à l’avenir du Studio Théâtre. "Je pense qu’il y a une vie en dehors de la Maison de la culture. Et on est en train de le prouver… tranquillement."

Jusqu’au 22 juillet à 20h
Au Studio Théâtre
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