La Salamandre : Courant chaud
Scène

La Salamandre : Courant chaud

La Salamandre débarque à Montréal pour présenter une nouvelle création et concocter une magistrale Nuit du Feu pour la clôture du Festival Juste pour rire. Retour très attendu de cette compagnie de renommée internationale.

De Bogota à Sydney, de Kiev à Barcelone, de Turin à Dubaï et de Genève à Essaouira, en passant par Riga, Athènes, Aurillac ou bien Shawinigan, La Salamandre séduit les foules du monde entier par l’originalité et la puissance de son art de jouer avec le feu. Fondée en 1990 par une bande d’amis musiciens, danseurs, comédiens et acrobates à Besançon, en France, la compagnie aurait pu se produire cet été dans les jardins du château de Versailles. Elle a préféré revenir à Montréal où elle avait époustouflé le public du Festival Juste pour rire en l’an 2000. Cette fois, elle donnera neuf représentations du spectacle intitulé Rêve et elle oeuvrera à l’élaboration d’une soirée sur mesure pour la clôture du Festival.

"La demande d’événementiels comme celui-là ne cesse de grandir, explique Christian Coine, l’un des fondateurs de la compagnie, joint par téléphone. On nous passe des commandes en rapport avec un thème, un espace, une durée ou une façon d’intervenir… À Montréal, ça va être très particulier parce qu’on va travailler avec 60 ou 80 musiciens et 40 manipulateurs de chez vous. C’est un gros défi, on aura peu de temps pour créer, mais on sait déjà qu’on va converger de divers points du site vers la Grand-Place pour un spectacle final de dix minutes et que ça va être une fête."

Avec des musiques percussives et, parfois, des chants aux airs d’incantations, les interventions de La Salamandre se situent entre le spectacle et le rituel. L’apparence des artistes leur donne d’ailleurs des allures tribales. Par exemple, les 12 musiciens et danseurs de Rêve portent un maquillage de traits blancs et sont vêtus de longues jupes, rouges pour les hommes et blanches pour les femmes. Quant à la flopée de collaborateurs de La Nuit du Feu, elle sera sans doute caractérisée par une homogénéité dans les couleurs des costumes. "Le côté rituel et sacré est évidemment favorisé par le feu, commente Jean-Michel Riant, un autre fondateur de La Salamandre. L’élément en soi est très puissant, c’est un monument dans la culture de l’humanité. Et puis, comme on est enclin à faire parler les corps et qu’on n’est pas dans une recherche de performance mais plutôt d’énergie et d’esthétique, on se retrouve naturellement dans une atmosphère qui fait penser au rituel. Mais ce n’est pas très mentalisé et ce n’est pas une volonté déterminée de notre part. C’est plus une sensibilité qui s’exprime parce qu’on la laisse venir."

RÊVE ÉVEILLÉ

Simplicité, présence et naturel font donc partie des ingrédients qui contribuent à la magie des spectacles de La Salamandre, réputés pour leur poésie, leur beauté et leur intensité. En travaillant sur des choses aussi basiques que la parité hommes-femmes dans la composition de la distribution d’un spectacle et sur une gestuelle simple, les créateurs stimulent l’énergie de groupe et éveillent le sentiment d’universalité. "L’idée majeure, c’est d’être ensemble, résume Christian Coine. Dans Rêve comme dans d’autres spectacles, on n’est pas des personnes différentes qui participent à une histoire, chacune avec son énergie propre. On se met dans le même état émotionnel et physique, le défi étant de mettre tout le monde au diapason." Et c’est souvent dans un silence religieux, les yeux et la bouche grands ouverts, que le public résonne à l’unisson. L’effet est garanti. "Dans le cas d’un événementiel, on ne sait jamais à l’avance ce qui va se passer, précise cependant Jean-Michel Riant. On donne une forme physique et visuelle à l’événement, mais la façon dont on va le vivre et dont les gens vont le ressentir reste très aléatoire. C’est une espèce de chimie qui dépend de la nature du public, de l’endroit et de l’énergie des comédiens."

Entre le 13 et le 23 juillet, les festivaliers auront donc la chance de se frotter aux flammes de La Salamandre dans différents contextes. Ceux qui y ont déjà goûté brûlent de renouveler l’expérience.

Rêve: du 13 au 16 juillet et du 18 au 22 juillet
À la Place Labatt Bleue
La Nuit du Feu: le 23 juillet dès 22 h
À la Grand-Place Loto-Québec