Traces et Souvenances : Attachants ancêtres
Traces et Souvenances, dont c’est la saison chanceuse, rappelle en divers lieux historiques les personnages hauts en couleur qui ont marqué l’histoire des Cantons-de-l’Est au XIXe siècle.
L’aventure du parcours théâtral et patrimonial en autobus a vu le jour il y a 13 ans. En 1994, l’équipe de Tourisme Sherbrooke, qui souhaite créer une visite animée de la ville, fait appel au Théâtre L’Aire de jeu et à son directeur artistique, Jacques Jalbert. C’est à cette époque que sont choisis les lieux et les personnages de la trame historique. "Ça a été très long. C’était la première fois qu’on réunissait les milieux de la culture, du théâtre, du tourisme et du patrimoine à une même tablée", se souvient Lysanne Gallant, qui faisait alors partie de la compagnie de théâtre. En 1997, celle-ci reprend la direction artistique de l’entreprise en fondant les Productions Traces et Souvenances.
L’auteure et historienne Anne Dansereau signe le texte mettant en scène cinq personnages. "En fouillant dans les archives, on s’est aperçus qu’il n’y avait pas beaucoup de femmes dont on pouvait raconter l’histoire. On a donc créé des personnages féminins fictifs, qui côtoient les personnages masculins historiques." Mary O’Maley, Irlandaise attachante et colorée au service d’Alexander Galt, constitue le personnage pivot du spectacle. Elle accompagne le public tout au long du parcours, s’étonnant ou s’extasiant devant les créations de la modernité. "C’est un personnage riche parce que les serviteurs connaissent toutes les petites histoires."
Le premier arrêt a lieu à l’Université Bishop’s de Lennoxville, en 1904. "Grace Thompson, une riche commerçante, veut inscrire sa fille à l’université. Mais elle craint la réaction de son époux qui, croit-elle, va faire une colère terrible." L’autobus se déplace ensuite vers la place Andrew-Patton, en 1871, où le dirigeant de la plus grosse usine de lainage du Canada fait un grand discours soulignant la construction d’un nouveau barrage. "Cette partie du spectacle touche au monde de l’industrialisation." Suit la rencontre avec Gilbert Hyatt, un loyaliste américain qui raconte les péripéties entourant la construction de son moulin à farine, en 1802. "Il est un peu amer. Ça lui a pris 10 ans pour défricher la terre et obtenir ses titres de propriété. Hyatt’s Mill est d’ailleurs l’ancien nom de Sherbrooke." Enfin, la volubile Géraldine Mollins révèle les difficultés auxquelles les colons sont confrontés en 1830. "L’énergie du self-made man, on la retrouve beaucoup dans les Cantons-de-l’Est. Je crois sincèrement au courage et à la détermination de ceux qui ont façonné le XIXe siècle: Américains, Anglais, Irlandais, Écossais, Canadiens français. Nos pères et mères."
La majorité des comédiens font partie de l’équipe depuis une dizaine d’années. "Julie Normand, c’est Mary! Et tout ce qui se passe dans le public est propice à la création de nouvelles lignes!" En 12 ans, près de 20 000 personnes ont vu le spectacle. "Les gens en sortent heureux et touchés. C’est un pur bonheur pour les comédiens de livrer notre propre histoire. Pour choisir où l’on va, il faut comprendre d’où l’on vient", estime Lysanne Gallant. Elle conclut en mentionnant qu’un nouveau tour intitulé Par le chemin des fresques, qui mettra en scène de nouveaux personnages, débutera le 6 août. À suivre.
Traces et Souvenances
Les samedis et dimanches à 13h30
Jusqu’au 20 août
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