Normand Latourelle : Chevaux au vent
Normand Latourelle, directeur artistique de Cavalia, nous parle de cette production à grand déploiement qui, avec plus d’un million de spectateurs à son actif, débarque enfin à Québec.
Créé à Shawinigan, en 2003, le spectacle équestre multimédia Cavalia en a fait du chemin depuis cette époque où il s’intitulait Voltige, soulevant l’enthousiasme tant au Canada qu’aux États-Unis et continuant d’évoluer jusqu’à tout récemment. Quant à l’élément déclencheur de cette aventure, Normand Latourelle l’associe au moment où, travaillant aux Légendes fantastiques, il était pour la première fois témoin de la fascination du public pour les chevaux. "Aussi, quand j’ai quitté le Cirque du Soleil, j’ai développé beaucoup l’aspect multimédia à grand déploiement. Je travaillais sur des formats de scène assez grandioses, poursuit-il. Donc, l’espace que le cheval occupe, alors qu’il prend la place d’une dizaine de personnes sur scène, m’intriguait d’un point de vue conceptuel." Par ailleurs, c’est d’abord en tant qu’esthète qu’il s’est intéressé à la bête: "Je suis très attiré par le visuel, j’aime beaucoup les belles choses et, pour moi, le cheval est le plus bel animal que la terre porte et a porté. Dans Cavalia, j’ai essayé de mettre sa beauté en valeur."
Mais d’abord, le directeur artistique a dû se familiariser avec le milieu, d’une part, en assistant à divers événements équestres, spectacles, compétitions et rodéos, d’autre part, en cherchant, par ses lectures, à mieux comprendre la relation unissant l’homme et le cheval. "Là, je suis vite tombé dans l’histoire de l’Humanité, et j’ai compris que le cheval a été le compagnon de la quête de liberté de l’homme, évoque-t-il. Ce dernier s’en est servi pour parcourir de grandes distances plus rapidement, pour travailler au champ et aussi pour gagner les guerres." C’est donc cette histoire que le spectacle raconte, avec poésie, en conjuguant performances équestres et acrobatiques, danse, musique (Michel Cusson) et multimédia, avant de se clore sur une vision de ce que l’animal représente pour nous aujourd’hui. "J’allais chez eux [Frédéric Pignon et Magali Delgado, co-directeurs équestres] pour une audition et Frédéric m’a proposé de sortir des chevaux pour me montrer ce qu’il faisait avec eux, se souvient-il. À ma grande surprise, plutôt que d’aller dans un rond de piste comme tous ceux que j’avais vus jusque-là, il a pris trois étalons splendides, les a amenés dans les champs et s’est mis à jouer avec eux comme je joue avec mon chien. À ce moment, je n’avais pas écrit la fin de mon scénario. Et quand je l’ai vu courir en toute liberté avec ses chevaux, j’ai compris qu’il y avait là une signification, une finale de spectacle, mais aussi, un message d’harmonie avec la nature."
Quant au succès de Cavalia, il l’attribue à plusieurs facteurs. "Les gens sortent de là et sont vraiment transportés. C’est comme un rêve qui se déroule sous tes yeux", observe-t-il. Cela, plus le fait que la production donne à voir des moments, tantôt heureux, tantôt exaltants, et qu’il s’agisse d’un concept unique en son genre, mais également: "Frédéric laisse les chevaux s’exprimer sur scène. Souvent, ils font à leur tête et il joue avec ça, observe-t-il. Et comme il travaille avec des étalons, c’est encore plus spectaculaire. C’est cet échange qui fait que, quand tu sors de là, tu dis: "Wow, vraiment, il y a quelque chose qui se passe entre ce gars-là et les chevaux."" Tout comme entre les artistes et le public, apparemment.
Du 25 juillet au 27 août
Au bassin Louise du Port de Québec
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