[bjm_danse] : De quoi on jazz?

Ils ont dépoussiéré leur image en changeant de nom et en choisissant la graphie résolument moderne de [bjm_danse]. Sous la direction artistique de Louis Robitaille, Les Ballets Jazz de Montréal ont affirmé la volonté de s’ouvrir aux influences contemporaines les plus variées et d’être un laboratoire de création pour leurs interprètes.

Nommé chorégraphe apprenti en 2002, Edgar Zendejas en a été si stimulé qu’il a créé en parallèle sa propre compagnie, Ez Danza. Deux courtes pièces de son cru ouvrent la soirée au Théâtre de Verdure, un solo et un duo, et c’est aussi lui qui offre le plat de résistance en deuxième partie avec Bésame. Bésame mucho!, une chorégraphie de 40 minutes réunissant 12 interprètes.

"Edgar ne crée pas à partir d’improvisations avec les danseurs, il compose, explique Louis Robitaille. Il a un langage très précis, un bagage personnel très riche, et ses créations ont un côté très humain. Bésame… est une commande spéciale que je lui ai passée en lui proposant de reprendre contact avec ses racines mexicaines. Ça donne une pièce où l’on traverse différentes atmosphères propres au Mexique, mais où la culture canadienne est également présente." Humour, amour et liberté tissent la trame narrative de cette création, tandis que les deux autres chorégraphes au programme proposent des oeuvres plus abstraites.

Neelanthi Vadivel – qui a quitté récemment [bjm_danse] pour devenir l’assistante de Zendejas – présente un solo minimaliste dans un style jazz Broadway rappelant les débuts de la compagnie. Interprète des BJM depuis maintenant plus de 15 ans, Eric J. Miles l’incarne sur une musique de Rufus Wainwright. Enfin, Zachary Trailerpilot clôt la première partie de la soirée avec une pièce de groupe étonnante créée à l’issue d’un atelier chorégraphique. "Zachary est une autre belle petite découverte, se réjouit Louis Robitaille. C’est un jeune Américain super intelligent et complètement fou, qui est avec nous depuis un an et demi et qui est aussi pianiste. Il fait danser les interprètes sur une musique classique, ce qui ne s’est jamais fait dans la compagnie et qui est très surprenant. Haendel et son style chorégraphique sont tout à fait en contraste. Sa pièce est impressionniste, le mouvement est super musical, très architectural, brillant… J’adore."

On se doute que Louis Robitaille ne manquera pas de donner à ce jeune artiste les moyens de développer de nouveau ses talents au sein de [bjm_danse]. En attendant, la compagnie nous réserve une autre surprise pour le spectacle qu’elle présentera en février à Montréal. Après s’être aventurée dans l’univers caustique et débridé de la Vancouvéroise Crystal Pite, elle s’assure un succès plus universel en faisant appel à Rodrigo Pederneiras, le chorégraphe attitré de la compagnie brésilienne Grupo Corpo, jumelé à la Canadienne Aszure Barton. Mais n’anticipons pas trop et profitons de l’instant présent en allant saluer l’esprit chorégraphique de ceux qui sont déjà des interprètes confirmés.

Du 27 au 29 juillet
Au Théâtre de Verdure du Parc La Fontaine