Les Réversibles : Histoires de filles
La pièce Les Réversibles ne fait pas dans la subtilité. Mais fallait-il s’attendre à autre chose avec quatre comédiens qui se déguisent pour interpréter les rôles féminins?
Dès qu’on arrive à Asbestos dans l’ancienne église convertie en théâtre d’été, une chose nous frappe: le joli décor. La sympathique équipe du théâtre a travaillé fort cette année pour rehausser la qualité du coup d’oeil pour le spectateur, ce qui augure bien pour la pièce.
Ce décor, c’est l’appartement d’Éric (Dominic Théberge), qui accueille ses amis pour l’enterrement de vie de garçon de Rémi (Michel Savard). Ce dernier ne sait pourtant plus s’il veut se marier avec Claire. D’autant plus qu’il finit par la soupçonner de le tromper avec Jean (Yanik Gendron), l’ami clown souffre-douleur.
Au moment où les lumières s’ouvrent pour l’entracte, on craint le pire. La pièce sera-t-elle un bide? Plusieurs gags tombent à plat et Philippe Provencher, le premier comédien de la pièce à personnifier une femme, est affublé d’une horrible perruque blonde le rendant ridicule. En Suzanne, la voisine hystérique, il n’y a pas à dire: il fait peur!
La pièce prend son sens et son rythme en deuxième partie. On se retrouve alors dans l’appartement du haut, où les filles célèbrent l’enterrement de vie de fille de Claire, hantée par les mêmes doutes que son chum. Les comédiens interprètent alors les blondes de leurs personnages. Les répliques s’avèrent plus savoureuses et le rôle de pompier bègue de Philippe Provencher, le chum de la voisine Suzanne, donne lieu à de bons moments. Michel Savard se révèle plutôt crédible en Claire la chialeuse. Mais est-il nécessaire pour un homme qui incarne une femme de se promener les bras dans les airs avec les mains qui pendent au bout, comme le feraient de grandes folles?
Le public très âgé qui assistait à la représentation ce soir-là ne s’est pas esclaffé outre mesure. Pas de doute: cette pièce écrite par Stéphan Allard, un jeune auteur, s’adresse à un public plus jeune. À quand le renouvellement du public du théâtre d’été? La question m’a trotté en tête en regardant le magnifique spectacle du soleil couchant sur la mine Jeffrey.
Jusqu’au 2 septembre
Au Théâtre d’été d’Asbestos
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