Les Grands Ballets Canadiens de Montréal : Le corps à la fête
Scène

Les Grands Ballets Canadiens de Montréal : Le corps à la fête

Les Grands Ballets Canadiens de Montréal donnent le coup d’envoi de leur 50e saison au Théâtre de Verdure avec un programme double et une belle palette d’émotions.

Si le mot "ballet" est synonyme pour vous de tutus pour les dames et de collants moulants pour les messieurs, vous auriez avantage à profiter d’une belle soirée d’été pour vous risquer à assister à une représentation des Grands Ballets Canadiens de Montréal. Avec Tender Hooks de la Hollandaise Didy Veldman et Six Dances du Tchèque Jirí Kylián, vous avez toutes les chances de voir vos certitudes agréablement ébranlées.

"Je suis toujours très prudent dans mes choix pour le parc La Fontaine", avoue Gradimir Pankov, directeur artistique des Grands Ballets depuis l’an 2000. Conscient que la majeure partie des 3500 personnes qui emplissent chaque année le Théâtre de Verdure sont des novices, il propose systématiquement un coup d’oeil sur la modernité et la diversité du répertoire de la compagnie avec deux chorégraphies de genres très différents. "Tender Hooks est une pièce très forte et énergique mais un peu difficile à digérer, tandis que la seconde pièce est très plaisante, charmante, humoristique et musicale, explique le Macédonien d’origine. La musique de Mozart et la gestuelle de Kylián forment une combinaison parfaite."

Rares sont les chorégraphes au répertoire des GBCM qui ne soient plus de ce monde. À l’instar des premières années – quand Fernand Nault créait son Casse-Noisette mais aussi une version chorégraphique de Tommy, l’opéra rock de The Who -, la compagnie demeure fidèle à ses bases classiques mais résolument tournée vers l’expression contemporaine. Et si Ginette Laurin, Paul-André Fortier et Édouard Lock ont été invités par le passé à créer des pièces pour ses quelque 35 danseurs, Gradimir Pankov a préféré jusqu’à présent miser sur des valeurs sûres étrangères telles que le Suédois Mats Ek ou l’Israélien Ohad Naharin, et valoriser le travail d’anciens danseurs qu’il a poussés à la création du temps où il oeuvrait en Europe, comme Didy Veldman et le Belge Sting Celis. "Si on donne une chance à un nouveau chorégraphe, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, il est important qu’il réussisse sa création, affirme Gradimir Pankov. Car un échec peut détruire une carrière."

Toujours prêt à innover et à prendre des risques, le directeur artistique s’est pourtant décidé à ouvrir la porte à un créateur montréalais. Chorégraphe contemporain des plus talentueux et des plus appréciés du public, José Navas fera son entrée en douceur aux Grands Ballets l’an prochain. "Je lui ai demandé de créer un solo pour le gala d’adieu d’Anik Bissonnette, annonce Gradimir Pankov. J’aime son travail, c’est une personne très sensible, mais je veux commencer lentement: qu’il vienne au studio pour sentir l’ambiance, voir comment sont les danseurs et se laisser inspirer par eux."

Mais d’ici à ce que la première danseuse tire définitivement sa révérence, les Grands Ballets nous réservent de grands moments avec, pour la prochaine saison, des oeuvres contemporaines sur pointes et de la musique en direct. Et, bien sûr, des interprètes de haut niveau qu’il est toujours impressionnant de voir danser.

Du 2 au 6 août
Au Théâtre de Verdure du parc La Fontaine
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