Louis Labovitch : Drumme ta vie
Scène

Louis Labovitch : Drumme ta vie

Louis Labovitch, un des percussionnistes-danseurs-comédiens de Stomp, nous parle de ce spectacle théâtro-musical sans paroles ni mélodies, qui roule sa bosse depuis 15 ans déjà.

C’est en écrivant et en chorégraphiant un numéro qui allait ensuite servir à la production d’une publicité pour la bière Heineken, en 1981, que Luke Cresswell jetait les bases de l’univers de Stomp. Dix ans plus tard, le spectacle, créé en collaboration avec son complice de longue date Steve McNicholas, voyait le jour à Brighton, en Angleterre, où il était fort bien reçu. Dès lors, il n’aura de cesse de voyager à travers le monde (Australie, Chine, Irlande, États-Unis, Italie, France, Canada [notamment au Festival Juste pour rire], Royaume-Uni…), une équipe tenant même l’affiche à New York depuis 1996, tandis que la troupe prend part à divers projets, comme une publicité de Coca-Cola, le disque Q’s Jook Joint de Quincy Jones et la bande sonore de Tank Girl.

Alliant percussion, mouvement et humour – dans cet ordre, s.v.p., la primauté revenant au rythme -, Stomp nous donne à voir ce qui se produit lorsque des musiciens se font leur théâtre. "Je décrirais le spectacle comme une exploration de sons bruts mettant en scène huit concierges ou ouvriers, qui montent sur scène et commencent à jouer de la musique avec les objets qu’ils ont en leur possession (balais, bâtons, boîtes à ordures, bouteilles, etc.), explique Louis Labovitch. Parallèlement à cela, on découvre la relation qui se développe entre ces personnes à travers la musique et le mouvement, mais aussi, leur relation à la musique et au mouvement. Et à la fin, ça culmine en un prodige explosif et stupéfiant de bruits de poubelles. Ça va être intense et en mettre plein la vue", commente-t-il, avant de faire remarquer: "Le sujet est qu’il y a de la musique dans chaque aspect de la vie humaine. On doit la trouver partout. Parce que si tu appréhendes le monde à travers la musique, je crois que ça t’offre une meilleure connexion avec l’univers. Aussi, c’est amusant parce qu’en même temps, on essaie de l’emporter les uns sur les autres, ce qui représente bien la société d’aujourd’hui."

Ces personnages, ce sont par ailleurs les artistes eux-mêmes qui les ont imaginés. "En fait, il s’agissait davantage de découvrir qui on était, précise-t-il. D’accentuer notre propre caractère, des parties de nous-mêmes à travers le mouvement et la musique. Et de se mettre en relation avec les autres pour voir comment on s’influençait, comment on travaillait ensemble. Quelquefois, c’est comique, tandis qu’à d’autres moments, c’est très intense ou très excentrique." Sur le plan théâtral, ils ont du reste la liberté d’improviser, ce qui n’est pas le cas en ce qui a trait à l’aspect musical, réglé au quart de tour. "Le plus gros défi, c’est toujours de perfectionner ta musique et de posséder ta performance au point d’être capable de la modifier, parce que chaque soir, c’est différent, observe-t-il. Il faut être assez confiant, car la musique est très difficile à interpréter, de sorte qu’elle fait appel à toute ton adresse; tu essaies de jouer parfaitement et, en même temps, tu dois avoir un personnage très maniable et spécifique qui porte toute ta performance." Cela dit, ce qu’il souhaite ultimement, c’est que le public se laisse transporter par "cette expérience d’illumination aussi absurdement surréaliste qu’"exubéramment" transcendante". Rien de banal, quoi.

Les 8 et 9 août
Au Grand Théâtre
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