Le Festival des Arts de Saint-Sauveur : Observer les étoiles

Surtout connue comme première danseuse des Grands Ballets Canadiens de Montréal, Anik Bissonnette s’investit concrètement dans son milieu depuis plusieurs années. Bien avant de devenir présidente du Regroupement québécois de la danse, elle siégeait au comité artistique du Festival des Arts de Saint-Sauveur, dont elle est la directrice artistique depuis maintenant trois ans. Après avoir donné à l’événement une touche plus moderne en proposant des pièces de chorégraphes contemporains, elle a concocté un programme de grande qualité pour cette édition anniversaire où, pour la première fois, elle s’autorise à monter sur scène.

"C’est ma dernière année aux Grands Ballets, mais je n’arrête pas de danser, et je suis prête à faire les spectacles dont j’ai envie, confie celle qui quittera l’institution montréalaise après un gala d’adieux en juin prochain. Quand tu travailles aux Grands Ballets, on te dit quoi faire, et c’est souvent sur le babillard que tu apprends que tu as été castée pour tel ou tel rôle. Maintenant, j’ai envie de choisir ceux avec qui j’ai envie de travailler, et c’est exactement ce que je fais avec Kylián et Kudelka."

Dans Kudelka le magnifique, reprise de la soirée présentée cet hiver par Coleman, Lemieux & Compagnie et dans laquelle le Canadien James Kudelka a intégré le haute-contre Daniel Taylor, Anik Bissonnette danse quelques duos avec son ex-collègue des Grands Ballets et ami Mario Radacovsky. Il est aussi son partenaire dans Kylián le grand, spectacle multimédia qu’elle a conçu en collaboration avec sa soeur jumelle pour rendre hommage à ce chorégraphe tchèque qui est resté pendant 20 ans à la tête de l’excellent Nederlands Dans Theater.

"Ma soeur Sophie a été danseuse, et elle est aujourd’hui directrice de postproduction pour l’émission Tout le monde en parle, explique la ballerine. C’est une amoureuse folle de la danse, et elle a tout de suite embarqué quand j’ai parlé de réaliser un documentaire sur Kylián. Quant à Mario, il connaît bien Kylián pour avoir longtemps dansé pour lui; il m’a beaucoup aidée." Réalisé avec peu de moyens financiers et beaucoup de générosité humaine, le documentaire sur la vie et l’oeuvre de ce grand chorégraphe sera entrecoupé d’extraits de chorégraphies interprétées par les danseurs européens avec qui elles ont été créées. Un spectacle qui comprend des pièces inédites au Canada et qui ne devrait pas manquer de remplir le chapiteau pour les deux soirs où il est programmé.

Le Jeune Ballet du Québec présente quant à lui en première mondiale Antidote, de Victor Quijada, admirable danseur classique et chorégraphe novateur du Rubberbandance Group. "Victor a vraiment travaillé avec les jeunes de la compagnie, commente Anik Bissonnette. C’est très différent de ce qu’il fait d’habitude, il y a peu d’influence de breakdance, mais c’est très très intéressant." Enfin, le Ballet National du Canada nous offre un mélange de néoclassique et de contemporain avec Balanchine, Kudelka et Elliot Feld. Et pour ceux qui voudront profiter des spectacles en plein air, entre Les Sortilèges, Montréal Tango, les b-girls de Solid State et les chorégraphies dadaïstes de Da-Da-Dance, il y en aura pour tous les goûts! www.artssaintsauveur.com

Du 3 au 12 août
À Saint-Sauveur