Vague de fond : La mariée est en fuite
Scène

Vague de fond : La mariée est en fuite

Avec Vague de fond, le Théâtre de l’Ancien Presbytère propose un divertissement de haute qualité, à la fois drôle et intelligent. Compte rendu.

Le Théâtre de l’Ancien Presbytère est situé à Granby dans une toute petite salle contenant à peine 75 places. Même assis dans la dernière rangée, le spectateur voit les acteurs de si près qu’il peut avoir l’impression d’assister à une pièce dans son salon. Ces contraintes d’espace n’altèrent en rien le spectacle, au contraire. La production Vague de fond est sans contredit la plus inventive qu’il nous ait été donné de voir cet été dans la région.

L’histoire est celle de Nadia (Émilie Gauvin), une mariée qui fuit au moment de prononcer le fameux "oui, je le veux". Dans sa panique, elle entraîne en voiture son amoureux (Martin Boisclair), le curé (Martin Gougeon) et son amie demoiselle d’honneur (Mélissa Dion Des Landes) jusqu’au fin fond du fleuve. Pris dans l’automobile, les quatre comparses en profiteront pour régler leurs comptes et s’interroger sur leurs choix de vie.

Écrite par Simon Boudreault et Jean-Guy Legault, Vague de fond possède ce qui manque cruellement à la plupart des productions de théâtre d’été: de la substance. On rit des péripéties du quatuor, mais entre les cascades de rire s’immiscent des moments dramatiques, où chacun des personnages se remet en question. Dans le rôle du curé qui n’a plus vraiment la foi, le fondateur du Théâtre, Martin Gougeon, offre une solide performance, son discours avec Dieu présentant l’un des moments les plus comiques de la pièce. La mariée qui envoie des flèches à tout un chacun nous a paru fort peu aimable, mais comment nous comporterions-nous si nous étions responsable d’un accident risquant d’entraîner la mort de trois autres personnes?

Chapeau à la scénographe Dominique Guindon et au metteur en scène Frédéric Blanchette, qui ont choisi de laisser travailler l’imagination du spectateur. Le fond marin est recréé par de vieux téléviseurs de tous formats diffusant des images de poissons et changeant à l’occasion pour appuyer l’action de la pièce. Les comédiens jouent dans une vieille voiture de laquelle ils entrent et sortent sans qu’on ne cesse de croire qu’ils y sont confinés.

Semblant constituée d’un public d’habitués, la salle était certes gagnée d’avance, mais l’équipe du Théâtre de l’Ancien Presbytère a fait de nouveaux adeptes avec cette production habile, amusante et fort efficace.

Du jeudi au samedi à 20h
Jusqu’au 26 août
Au Théâtre de l’Ancien Presbytère
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