Au-delà de la ville : Les murmures de la ville
Scène

Au-delà de la ville : Les murmures de la ville

Au-delà de la ville est la première création entièrement francophone des Productions Gravy Bath; espérons que ce ne soit pas la dernière!

Depuis 1999, les Productions Gravy Bath consacrent autant d’énergies à revisiter des oeuvres classiques qu’à défendre des dramaturgies inédites. Pas surprenant qu’elles aient mis sur pied, en 2003, avec la Montreal Young Company, un événement qui favorise le croisement des deux approches: le New Classical Theatre Festival. Cet été, le NCTF en est à sa 4e édition et il se porte mieux que jamais. Jusqu’au 9 septembre, cinq pièces sont présentées dans quatre salles montréalaises.

Pour ouvrir le bal, Anthony Kokx (alias Tony Palermo, directeur général des Productions Gravy Bath et directeur artistique du NCTF) dévoile non pas une, mais deux nouvelles créations. Basés sur des improvisations, les deux spectacles emploient la même distribution de 25 acteurs et la même équipe de concepteurs: Paul Chambers (éclairages et décor), Kerri Strobl (costumes) et Mark Bond (musique originale et en direct). Avec Gayanashagowa: The Great Law of Peace, Kokx aborde le choc des cultures en transposant Roméo et Juliette dans un contexte autochtone. Avec Au-delà de la ville, la toute première production entièrement francophone de la compagnie, l’auteur et metteur en scène livre une vibrante déclaration d’amour à Montréal.

Dans les artères de la ville, un jeune homme en pleine quête d’identité. Muni d’un appareil photo, il essaye, comme il dit, "d’encadrer les images urbaines, de trouver les beautés humaines à travers les complexités sociales". En arpentant les rues, en traversant les quartiers, il rencontre la solitude, l’amour, la violence; il plonge souvent de plain-pied dans la société marchande. Parfois, il reçoit un peu de tendresse, mais la plupart du temps, il se heurte à l’indifférence de la métropole. Empreints d’une charmante naïveté, les dialogues sont aussi émaillés d’inspirantes réflexions sur notre époque. Dans la peau du personnage principal, véritable coryphée d’un choeur de citadins en perte de repères, Yann Bernaquez est très émouvant. La représentation est littéralement portée par sa conviction et celle d’une distribution physiquement et vocalement très alerte. On espère déjà le prochain spectacle francophone des Productions Gravy Bath!

Jusqu’au 26 août
Au Studio du Monument-National
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