Les Clowns noirs : La Flotte du siècle
Scène

Les Clowns noirs : La Flotte du siècle

Les fascinants Clowns noirs, à la fois amusants, intrigants et même, pour certains, effrayants, se sont donné le mandat de nous prévenir d’une catastrophe imminente…

Les Clowns noirs tuent l’attente, en attendant l’dégât d’eau qu’ils ont préparé pour nous. Ils sont prêts, armés comme il se doit pour affronter le déferlement. Si vous avez peur de l’eau, il faudra, semble-t-il, les rejoindre… Entrevue avec Trac, Diogène, Grossomodo, Piédestal et Contrecoeur.

Vous êtes des clowns… Quand et comment avez-vous perdu votre innocence?

Diogène: Vous vous souvenez du gros tremblement de terre du 25 novembre 1988? Nous avions beaucoup d’innocence sur nous, il y a eu le gros tremblement de terre… L’innocence est tombée. (…) Après on a voulu faire du théâtre et on a vu comment c’était compliqué avec les subventions et tous les problèmes dans la culture…

Grossomodo: On y a laissé nos couleurs d’ailleurs…

Piédestal: On a perdu nos familles aussi parce qu’on voulait faire du théâtre.

Alors vous n’avez plus de famille?

Trac: Dans les familles, quand on essaie de faire du théâtre…

P.: On est négligé!

D.: Jusqu’au temps où on devient des vedettes… Alors là, la famille revient!

G.: Il faut passer à la télé pour être une vedette…

Est-ce qu’il vous arrive encore de rêver?

G.: Oh oui, toujours! C’est de dormir qu’on ne peut plus. À part Contrecoeur.

D.: Il dort pour cinq!

P.: On rêve surtout de manger!

D.: La dernière fois qu’on a mangé, c’était au mois de juillet, je crois. Quand la canicule a commencé. Depuis deux mois, c’est la canicule, il ne pleut jamais! Vous devriez l’écrire…

Pourquoi avez-vous choisi de faire du théâtre?

P.: Nous sommes nés pour faire du théâtre!

G.: Est-ce qu’on demande pourquoi le vent souffle? Pourquoi le feu brûle?

P.: On a besoin de médecins, on a besoin de mécaniciens, on a besoin de clowns noirs, ça va de soi!

Cette nouvelle pièce que vous présentez, pouvez-vous nous en parler?

Tous: Une pièce?

T.: Ce qu’on présente, c’est le déluge!

P.: Vous devriez venir si vous voulez être sauvés.

G.: C’est très important de venir: tous les autres vont être inondés.

D.: On a prévenu à peu près tout le monde. Ceux qui viendront seront sauvés!

T.: On va commémorer en grand, on va recréer le déluge!

D.: Jean Tremblay est au courant.

P.: C’est bien, reconstruire une ville, c’est payant…

G.: Ça attire les touristes!

P.: Cette fois, il n’y aura pas qu’une maison blanche sur une colline!

G.: Il va y avoir des centaines de maisons blanches!

P.: Ce sera génial! J’ai déjà hâte à la semaine prochaine!

Des rumeurs ont déjà annoncé votre disparition. Votre avenir est-il en jeu?

G.: C’est la brigade anticulture… À vrai dire, elle a failli réussir.

D.: Mais il y a quelques jours, on a réussi à s’en sortir.

G.: On s’était presque séparés. Mais nous sommes revenus, et en force!

Avez-vous autre chose à déclarer?

T.: On a beaucoup de choses à déclarer… Mais pas à un journaliste!

D.: Si vous pouviez prévenir les gens qu’il y aura une catastrophe le 24 août…

G.: Mais qu’ils s’inquiètent pas, on a des vestes de sauvetage pour eux.

D.: C’est bien important aussi que les gens qui vont venir nous voir, qui vont venir voir le déluge, dans une salle hyper étanche…

G.: Oh oui, la salle Murdock, on ne trouve pas mieux!

D.: Eh bien, il faut apporter une boîte de conserve. C’est important, car ça se peut qu’on reste là plusieurs semaines! Surtout une boîte de conserve pleine! Car une boîte de conserve vide, quand on a faim, c’est un peu décourageant…

Avez-vous peur que la brigade anticulture soit dans la salle?

Contrecoeur, qui jusque-là dormait: On fait une étude approfondie de chaque spectateur qui rentre, alors on limite les dégâts.

G.: Surtout, vous ne pouvez pas rentrer avec du liquide! Pour le reste, on est dans une salle étanche…

D.: C’est vrai qu’elle est étanche, cette salle…

Soyez parmi les premiers à être sauvés du nouveau déluge qui sera recréé par les cinq clowns noirs… N’oubliez pas d’apporter quelques boîtes de conserve, on ne sait jamais!

En attendant l’dégât d’eau
Dès le 24 août
À la salle Murdock
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