Un Wagon nommé désir : Métro enchanté
Scène

Un Wagon nommé désir : Métro enchanté

Avec Un Wagon nommé désir, la jeune troupe du Théâtre Babalou nous donne envie de chanter dans le métro.

"Mesdames et Messieurs, à la suite d’un mouvement de grève spontané, le trafic est interrompu sur l’ensemble de la ligne." Cette phrase entendue dans le métro ne présage en général rien de bon. Pourtant, dans Un Wagon nommé désir, la pièce musicale écrite et interprétée par les jeunes comédiens et chanteurs du Théâtre Babalou, elle est le prélude à environ deux heures de chanson et de rire.

Ce spectacle, mis en scène par Frédéric-Antoine Guimond et créé en 2001 par les finissants de la formation en théâtre musical du Collège Lionel-Groulx, s’amuse à détourner et à parodier les postures et les mimiques classiques de Broadway, le temps d’une comédie musicale résolument décalée. Claquettes, histoire d’amour, choeurs rythmés, chorégraphies de groupe, solos jazzy: rien ne manque au tableau de cette mise en scène qui semble lancer une série de clins d’oeil appuyés aux spectacles à succès Cabaret, Mayflower, Starmania, ou encore à L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht.

L’histoire, écrite par Karina Murray et Isabelle A. Dupont, commence donc dans le métro, au moment où sept personnages aux caractères aussi différents que possible se retrouvent enfermés dans un wagon: Abigaël, la jeune adepte du grand maître Babalou, illuminée par la foi et descendue dans les souterrains dans l’espoir de convertir de nouveaux membres à sa secte (rayonnante Elizabeth Duperré); Clara Wood, la présentatrice-vedette de la météo, qui se prend pour une star et se cache derrière ses verres foncés pour se fondre dans la foule (Chloé Lacasse, très dynamique); Jean-Guy, le macho bedonnant inscrit au BS (étonnant Benoit Landry); André et Michelle, le couple de futurs mariés mal assortis, formé d’un ancien prêtre et d’une avocate hyperstressée (excellents Frédéric Cosetti et Isabelle A. Dupont); Manon, la bimbo en minijupe, un peu paumée et complètement nympho, (Catherine Huard, efficace); et la Sorcière, l’éternelle adolescente convaincue depuis le secondaire de posséder des pouvoirs magiques maléfiques et bien décidée à s’en servir pour semer la zizanie dans le wagon (Isabel Rancier, très drôle).

Malgré les aspects un peu trop caricaturaux de ces personnages, on rit beaucoup tout au long de ce huis clos farfelu, ponctué de rebondissements, grâce à ces comédiens à la sincérité touchante et à l’enthousiasme réellement communicatif. Et si le spectacle traîne parfois en longueur (surtout dans la deuxième partie) et que l’intrigue mériterait d’être condensée pour devenir réellement efficace, on se surprend à fredonner, longtemps après la fin de la représentation, les chansons aux paroles délicieusement irrévérencieuses de Chloé Lacasse et les mélodies entraînantes composées par Benoît Landry.

Jusqu’au 2 septembre
À La Risée
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