Les pièces étrangères : Littérature dramatique
Scène

Les pièces étrangères : Littérature dramatique

Les pièces étrangères de la rentrée s’inspirent le plus souvent de grandes oeuvres de la littérature mondiale.

FRANÇAIS D’HIER…

À la Salle Fred-Barry, Frédéric Bélanger et le Théâtre Advienne que pourra revisitent l’une des premières pièces de Molière: Le Dépit amoureux. Sharon Ibgui, Benoît McGinnis et Claude Tremblay font partie de la distribution de cette comédie où de jeunes gens aspirent, tout comme ceux d’aujourd’hui, à une vie palpitante. À La Chapelle, Simon Boudreault dirige la première production de Simoniaques Théâtre: Andromak, une tragédie contemporaine inspirée de Racine, mais aussi d’Homère, Virgile, Euripide et Shakespeare. Jean Maheux, Louis-Olivier Mauffette et Marie-Ève Pelletier appartiennent à la distribution. Au Studio du Monument-National, Emily Honegger allie poésie, danse et musique dans Le Voyage, une transposition scénique du long poème qui referme Les Fleurs du mal de Baudelaire.

Au Théâtre d’Aujourd’hui, Antoine Laprise et le Théâtre du Sous-Marin Jaune dévoilent aux Montréalais leur irrévérencieuse relecture du Discours de la méthode, un traité publié par Descartes en 1637. Si on se fie aux échos en provenance de la capitale, le père de la science moderne en prend pour son rhume. Au Théâtre du Nouveau Monde, on ouvre la saison avec La Dame aux camélias, un texte de René de Ceccatty, sommité des lettres françaises contemporaines, bien sûr inspiré du roman et de la pièce qu’Alexandre Dumas fils écrivit en plein coeur du XIXe siècle. Sous la houlette de Robert Bellefeuille, Anne-Marie Cadieux est Marguerite Gautier et Sébastien Ricard, Armand Duval. Difficile d’imaginer rencontre plus exaltante.

… ET D’AUJOURD’HUI

Cette année, le Festival international de la littérature est en grande partie consacré à Marguerite Duras. Si cette grande figure des lettres françaises est décédée il y a dix ans, son oeuvre est encore bien vivante. Pour le prouver, Fanny Ardant dit La Maladie de la mort, cinq soirs seulement, à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Le 16 septembre, à l’Usine C, Alice Ronfard orchestre Chère Duras, une soirée où écrivains, cinéastes et comédiens rendront un vibrant hommage à l’auteure de L’Amant. Après La Promenade et Quelques conseils utiles aux élèves huissiers, Jean-Marie Papapietro s’attaque à un nouveau solo. À l’Usine C, le directeur du Théâtre de Fortune adapte Histoire de Marie, un texte du photographe français d’origine hongroise Georges Brassaï. Sophie Clément interprète Marie, une domestique qui relate la lutte sans gloire qu’elle a dû mener quotidiennement pour survivre dans un monde qui n’épargne pas les sans-grade.

Le Théâtre du Linge Sale fait actuellement découvrir aux spectateurs de la Salle Fred-Barry l’univers de Xavier Durringer, un auteur très actif dans l’Hexagone et inexplicablement absent de nos scènes. Michel Monty monte Chroniques, une fresque urbaine, drôle et cruelle. Dans la Salle intime du Prospero, Marc Béland dirige Vincent Magnat dans Monsieur Malaussène au théâtre, un monologue que Daniel Pennac a tiré de sa célèbre saga romanesque. À l’Espace Geordie, le Théâtre de la Pacotille, qui s’est déjà attaqué à Gzion, renoue avec la dramaturgie de l’énigmatique Hervé Blutsch. Le comédien Sébastien Dodge, aussi membre du Théâtre de la Banquette arrière, est de l’aventure.

GRANDE-BRETAGNE

Au Théâtre Denise-Pelletier, Carl Poliquin tient le rôle-titre de Scaramouche, un roman historique de Rafael Sabatini, écrivain britannique d’origine italienne mort en 1950, adapté par Pierre-Yves Lemieux. La mise en scène de cette histoire de cape et d’épée est confiée au comédien Jean Leclerc. Dans le cadre des festivités internationales soulignant le 250e anniversaire de la naissance de Mozart, Yvon Bilodeau dirige Amadeus, la pièce de Peter Shaffer qui a inspiré le brillant long-métrage de Milos Forman. Mettant notamment en vedette Macha Grenon et Gilles Pelletier, cette production de La Comédie Humaine est présentée dans plusieurs salles de la région métropolitaine.

À La Licorne, Philippe Lambert réunit une superbe distribution – Maxime Denommée, Fanny Mallette, David Savard, etc. – pour créer Les Points tournants, un road movie théâtral de l’Écossais Stephen Greenhorn. En octobre, Robert Bellefeuille fait appel à Renaud Lacelle-Bourdon et Danielle Proulx pour Vincent River, un implacable tête-à-tête de Philip Ridley coproduit par le Théâtre de Quat’Sous et le Théâtre de la Vieille 17. À l’Espace Go, Martine Beaulne poursuit son exploration de la dramaturgie de Caryl Churchill. Après Top Girls, la metteure en scène s’attaque à Blue Heart, deux courtes pièces défendues, entre autres, par Élisabeth Chouvalidzé, Françoise Faucher, Louise Laprade et Christiane Pasquier.

RUSSIE ET RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Chez Duceppe, Yves Desgagné dévoile sa relecture d’Oncle Vania, le premier des deux Tchekhov qu’il montera cette année. Hélène Loiselle, Patricia Nolin et Gérard Poirier y côtoient Kathleen Fortin, Maxim Gaudette et Catherine Trudeau. Au même moment, à l’Espace Geordie, Daniel Paquette et l’équipe de la Société Richard III s’attaquent à Ivanov. Amélie Bonenfant, David-Alexandre Després et Madeleine Péloquin font partie de la distribution. Au Prospero, Téo Spychalski, directeur artistique du Groupe de la Veillée, adapte Une trop bruyante solitude, un roman où l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal (1914-1997) aborde le déclin de la culture du livre et la disparition de la classe ouvrière.

ÉTATS-UNIS

À la Salle Fred-Barry, Jean-Guy Legault lève le voile sur Poe, la nouvelle production du Théâtre des Ventrebleus. Inspirée de la vie et de l’oeuvre d’Edgar Allan Poe, le spectacle s’intéresse au sort d’une jeune femme prisonnière des murs d’une maison ancestrale. Markita Boies et Éloi Cousineau sont de la distribution. Chez Duceppe, Monique Duceppe dirige Diane Lavallée et Claude Prégent dans Le Dernier don Juan, une pièce de Neil Simon tout à fait de circonstance pour la période des fêtes. À la Salle 2 de l’Espace Go, Luce Pelletier donne le coup d’envoi au Cycle étatsunien de l’Opsis avec Under construction, un texte de Charles L. Mee où le puritanisme des années 50 côtoie la beat generation, le mouvement hippie et le punk.