Marie Chouinard : Portrait
Scène

Marie Chouinard : Portrait

On a beau dire qu’elle s’est assagie au fil des ans – peut-être cherche-t-elle moins à provoquer qu’il y a 20 ans -, Marie Chouinard réussit encore à se renouveler et à étonner d’un spectacle à l’autre. Chaque nouvelle oeuvre est donc toujours un événement attendu avec impatience par les amateurs de danse. Créée en 2005, la pièce bODY_rEMIX/les_vARIATIONS_gOLDBERG désarticule et reconstruit les corps, comme sait si bien le faire la chorégraphe montréalaise. Chaussés de pointes et presque nus, les 12 danseurs sont affublés de béquilles, de cannes, de harnais… Entraves par moments, ces prothèses donnent aussi une extension aux corps des danseurs et leur offrent des possibilités insoupçonnées de mouvements. Un peu comme ce chausson de pointe, accessoire cruel et sublime, que Marie Chouinard intègre pour la première fois dans une de ses pièces. La bande sonore est à l’avenant: à peine reconnaissable, l’interprétation que fait Glenn Gould des Variations Goldberger a été hachée menu et remixée par Louis Dufort, fidèle complice de la chorégraphe. L’inspirée sorcière de la danse a de toute évidence concocté une oeuvre digne de sa réputation: un mélange de beauté et de laideur, de douleur et d’exaltation, de précision chirurgicale et de sensualité tonitruante. À voir le 11 décembre au Grand Théâtre de Québec.