Momentum : Plein sud
Momentum propose cette année L’Ardent désir des fleurs de cacao. Un parcours onirique écrit et mis en scène par Dominique Leduc, comédienne et cofondatrice de la compagnie. Destination: Mexico.
C’est dans les locaux désaffectés d’une manufacture du Mile-End que Momentum convie le public. Lieu insolite mais peu surprenant, après notamment les dépotoirs, discothèques et cimetières de leurs créations passées. Dominique Leduc apprécie sa chance de faire du théâtre non conventionnel. "Momentum est un lieu de liberté artistique exceptionnel. On peut y réaliser nos fantasmes de créateurs!"
Après l’écriture de Sept façons d’apprêter un cadavre, en 1999, l’auteure en est à sa deuxième création au sein du collectif. Son fantasme, cette fois, est "le désir de l’autre, de connaître l’étranger". Marie (Geneviève Rochette), à la suite de la mort de sa mère d’origine mexicaine (Ana Gloria Blanch), ressent le besoin de découvrir ses racines. "La mère de Marie ne lui a rien transmis de sa culture latine. Sa mort est angoissante. Elle se sent abandonnée, étrangère à une partie d’elle-même." L’incursion mexicaine est "un rêve éveillé, dans un espace ambigu. Marie visite et recrée Mexico avec des éléments de sa propre vie. Sa baignoire, par exemple, représente une célèbre fontaine de Mexico", explique l’auteure.
Inspirée par ses côtés sombres, Leduc les évoque. "La mort et l’abandon m’angoissent. Mais j’ai une capacité d’autodérision", précise-t-elle. Afin d’en faire une pièce ludique, elle a misé sur la candeur du personnage principal. "Elle part à Mexico remplie de clichés sur la culture. Elle finit par être complètement bousculée par ses propres idées préconçues. Marie représente notre ignorance par rapport aux cultures que l’on ne connaît pas."
LE "FRANSPAGNOL"
Chacune des 24 scènes de cette création bilingue correspond à une leçon d’espagnol. Clin d’oeil aux laboratoires de langues, le spectateur arpente les lieux muni d’un casque d’écoute. "L’idée du cours d’espagnol sert à démontrer combien il est difficile d’entrer chez l’autre. Une langue inconnue, c’est une nouvelle conception de la réalité."
Rassurante, Leduc confirme que la pièce est accessible aux unilingues francophones ou hispanophones. "J’ai même développé un franspagnol. Il y a énormément de jeux possibles avec la langue."
Sept personnages, dont cinq d’origine latine, agrémentent le voyage. Mariachis inclus.
Du 12 au 30 septembre
Au 5333, rue Casgrain
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