L'Hiver de force : Illusions perdues
Scène

L’Hiver de force : Illusions perdues

L’Hiver de force, un baptême remarquable pour le Théâtre Porte-Moi.

Pour sa première mise en scène, Annie Lemarbre a eu l’audace de s’attaquer à L’Hiver de force, un roman de Réjean Ducharme publié en 1973 et adapté pour le théâtre, par Lorraine Pintal, en 2001. Pour donner chair aux mésaventures d’André et Nicole Ferron, ces deux éternels adolescents si emblématiques de l’univers ducharmien, la directrice artistique du Théâtre Porte-Moi a réuni de jeunes et talentueux créateurs.

C’est d’un réfrigérateur que les personnages colorés de cette pièce sans histoire, mais pas sans rebondissements, surgissent. Le procédé donne le ton de la mise en scène, toujours à cheval entre le probable et l’improbable, la raison et la folie. Dans leur modeste appartement montréalais, en mal d’amour et d’approbation, André (Benoît Paré) et Nicole (Katy Veilleux) reçoivent la visite de Laïnou (Geneviève Goupil), Petit Pois (Sofi Lambert), Roger Degrandpré (Philippe Thibaudeau) et Poulette (Louise Malouin). Refusant de monter à bord du "jumbo-bateau tout confort garanti jusqu’à la prochaine nouvelle vague" que la société leur offre, ils vivent par procuration. Pourtant, ils sont bel et bien engagés dans une quête de pureté, de bonheur et d’autonomie, une quête d’identité qui n’a pas pris une ride.

Les acteurs sont tous à la hauteur de leurs exigeants personnages, mais le travail de composition réalisé par Geneviève Goupil et Sofi Lambert, un parfait amalgame de drame et de caricature, mérite d’être souligné. Il en va de même pour les éclairages de Patrick Coulombe et la musique originale d’Hubert Langelier.

Jusqu’au 16 septembre
À l’Espace Geordie
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