L’Ardent Désir des fleurs de cacao : Coeur de mère
L’Ardent Désir des fleurs de cacao, un théâtre déambulatoire qui dépayse agréablement.
Après Sept Façons d’apprêter un cadavre, un vaudeville trash présenté en 1999 dans un dépotoir de Montréal dans le cadre des Douze Messes pour le début de la fin des temps, Dominique Leduc signe sa deuxième création au sein du collectif Momentum: L’Ardent Désir des fleurs de cacao. Se déroulant dans une manufacture désaffectée du quartier Mile End, l’expérience dépayse le spectateur sans vraiment l’émouvoir.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Mexique est bien représenté ces jours-ci sur la scène théâtrale montréalaise. Après Corps étrangers au Quat’Sous et avant Charlotte du Mexique à la Casa Obscura, Momentum nous entraîne dans un Mexique fantasmé, un parcours alliant rêve et cauchemar. Au cours d’une représentation divisée en 24 stations – les 24 leçons d’une méthode d’apprentissage de l’espagnol -, nous marchons, casque aux oreilles, dans les pas de Marie (Geneviève Rochette), une Québécoise dont la mère (Ana Gloria Blanch), d’origine mexicaine, vient de mourir. Pour accomplir son deuil, la jeune femme s’aventure, le coeur de sa mère sous le bras, dans le labyrinthique District Federal Central de Mexico, un endroit affectueusement surnommé El Monstruo. Escortée par un choeur de personnages tantôt bienveillants tantôt menaçants (Tania Kontoyanni, Alejandro Moran, Luis Oliva, Omar Alexis Ramos et Blas Villalpando), elle y sera volée, bafouée, guidée et, pour finir, transfigurée. Au terme de cette quête initiatique, Marie aura déchiffré Marie.
Loin d’être décevante, l’expérience s’avère simplement moins exaltante qu’on l’aurait cru. Il demeure très agréable de faire sa route dans les espaces aménagés par l’artiste Claudie Gagnon et les éclairagistes Étienne Boucher et Jonas Bouchard, de contempler les costumes de Louis Hudon ou de savourer les airs de mariachis sélectionnés par Jean-Frédéric Messier, mais l’expédition n’est pas dotée d’autant de mystère et de magie qu’elle l’aurait mérité. Prenez note que le 26 septembre prochain, à 12h45, dans le foyer du Studio-théâtre Alfred-Laliberté (Pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM), Dominique Leduc participera à une conférence organisée par l’École supérieure de théâtre de l’UQAM. L’entrée est libre.
Jusqu’au 30 septembre
Au 5333, avenue Casgrain
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