Transatlantique Montréal : Destination monde
Scène

Transatlantique Montréal : Destination monde

Transatlantique Montréal s’installe dans Hochelaga-Maisonneuve pendant six jours avec des artistes d’horizons variés et une programmation qui pique la curiosité.

Pour sa deuxième édition, l’événement de danse contemporaine Transatlantique Montréal a donné son coup d’envoi et se terminera avec un spectacle gratuit où six mamans dansent avec leur bébé. L’idée mûrissait dans l’esprit de la chorégraphe-interprète Eryn Dace Trudell depuis qu’elle avait vu une performeuse aller chercher son enfant dans l’assistance parce qu’il s’agitait trop. "C’était intéressant de voir comment le bébé a capté l’attention de tout le monde et comment sa mère a répondu à ça, raconte la jeune maman établie à Montréal depuis trois ans. Elle l’a calé sur sa hanche et il est devenu une partie de son corps. C’était une présentation très informelle mais c’est une des plus magnifiques danses que j’ai jamais vues!"

Dispersées dans les salles du Château Dufresne, les interprètes de Mama Dances / 1000 Mains exécutent donc une chorégraphie de 40 minutes en partageant l’espace avec des enfants âgés de sept mois à deux ans et en répondant à leurs besoins à mesure qu’ils s’expriment.

Cette expérience des plus originales bouleverse autant les paramètres habituels de la représentation que ceux de l’interprétation et concrétise en partie la mission de ce mini-festival d’ouvrir une large fenêtre sur la danse en même temps qu’un espace d’expression pour des créateurs peu connus. C’est ainsi que Marie-Josée Paradis, installée au Saguenay depuis six ans, trouve l’occasion de venir présenter son travail à Montréal pour la première fois. "Je suis ravie et très excitée, confie celle qui fut interprète des Grands Ballets, de Danse-Partout et de Marie Chouinard avant de devenir critique à Radio-Canada, puis de partir en région. Parce que quand on crée, l’objectif est d’être vu et critiqué. Transatlantique va me permettre de récolter un autre type de commentaires que ceux que j’ai à Chicoutimi."

Marie-Josée Paradis interprète Ahora et Septango dans le cadre d’une soirée consacrée à des solistes. Elle danse après Ken Roy, artiste confirmé qui livre en primeur une partie du spectacle qu’il donnera la semaine suivante à l’Usine C avec Cascando, un solo créé pour lui par Louise Bédard sur la musique de Chopin. Débarquée de Paris, l’ex-Torontoise Marlee Cargill clôture cette soirée du vendredi dans une danse des plus érotiques avec du mobilier de bureau pour partenaire. Une oeuvre étrange qui a inspiré le film Dress Code mettant en scène trois femmes vêtues de rouge dans une carrière de sable et projeté lors de la dernière Journée internationale de la danse.

Également venu de France, le Japonais Shiro Daïmon est programmé le samedi avec Shiki la Neige, créé en 2004 sur le thème de la métamorphose et de la réincarnation. Mélange d’influences contemporaines et de théâtre traditionnel japonais nô et kabuki, il s’agit du premier volet d’un triptyque présenté comme un testament par l’artiste sexagénaire. Un spectacle hors norme où, seul sur scène, il passe du masculin au féminin.

Comme son nom l’indique et malgré son envergure encore modeste, Transatlantique Montréal se veut un carrefour de rencontres entre des créateurs d’ici et d’ailleurs, en plus d’offrir au grand public des prix d’entrée incroyablement bas. À l’affiche de l’édition 2006, O Vertigo revient avec ANGELs, chorégraphie que Ginette Laurin a grandement remaniée à la suite de critiques négatives au moment de la création – à revoir aussi dans des maisons de la culture à partir du 28 septembre. Enfin, une soirée double est dédiée à la relève avec une prestation de l’École nationale de cirque et du Jeune Ballet du Québec, composé d’étudiants de l’École supérieure de ballet contemporain. "La pièce de Miguel Robles est à couper le souffle du public autant que des danseurs, commente Didier Chirpaz, directeur artistique de la compagnie. Kristen Cere, une de nos ex-élèves, a poussé les interprètes au-delà de leurs limites avec, notamment, des solos d’une sensualité torride; et la chorégraphie de Shawn Hounsell met magnifiquement les danseurs en valeur." À deux pas du métro Pie-IX. www.transatlantiquemontreal.com

Jusqu’au 24 septembre
À la Salle Sylvain-Lelièvre du Collège de Maisonneuve et au Musée du Château Dufresne
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