Scaramouche : Vengeur masqué
Scène

Scaramouche : Vengeur masqué

Dans Scaramouche, la troupe de Jean Leclerc nous offre une saga de cape et d’épée sur fond de Révolution française. Du grand spectacle!

Des masques, de l’action, des rebondissements inattendus, de sombres histoires de vengeance, des amours impossibles, des costumes flamboyants, un héros à la verve acérée et à l’épée tranchante… On retrouve dans Scaramouche toute la magie des romans de cape et d’épée de notre enfance. Dans cette pièce adaptée d’un roman de Rafael Sabatini par Pierre-Yves Lemieux et mise en scène par Jean Leclerc, les héros sont bottés, les demoiselles, masquées, et il n’est pas rare que les méchants dissimulent une dague sous leur cape!

L’histoire commence à l’aube de la Révolution française dans un petit village de Bretagne, alors qu’un paysan vient d’être pendu pour braconnage sur les terres du marquis de la Tour d’Azyr. André-Louis Moreau (Carl Poliquin) est un jeune avocat insouciant qui ne croit pas aux idées nouvelles. Il est pourtant ami avec Philippe de Villemorin (Daniel Desparois), un futur prêtre idéaliste qui n’hésite pas à se battre pour ses convictions politiques. Quand Philippe meurt assassiné au cours d’un duel avec le marquis de la Tour d’Azyr (Pierre Gendron), André-Louis jure de le venger. Sa vengeance l’entraînera malgré lui dans les tourbillons de la Révolution, de Rennes à Paris tandis qu’il deviendra tour à tour orateur patriote, comédien dans une troupe de théâtre où il endossera le masque du personnage de la commedia dell’arte Scaramouche, maître d’arme dans une académie d’escrime et même député du Tiers-État, le coeur déchiré entre les charmes de La Binet (Catherine de Sève), une comédienne délurée et ambitieuse, et les beaux yeux de la douce Constance (Émilie Bibeau), la fille de son parrain, tragiquement promise en mariage à son pire ennemi!

Véritable ode au théâtre et aux comédiens, la pièce, avec ses dialogues finement ciselés, truffés de références historiques et littéraires, est un véritable bijou. Les acteurs campent leur(s) (multiples) personnage(s) avec conviction et il faut saluer la formidable performance de Carl Poliquin, présent sur scène pendant presque tout le spectacle.

Cependant, malgré les rebondissements foudroyants et les combats d’épée finement chorégraphiés, deux heures trente de spectacle, c’est un peu long pour une histoire de vengeance. On regrette aussi parfois les effets trop tape-à-l’oeil et cinématographiques de la mise en scène ainsi qu’une brève et inutile incursion dans l’univers de la comédie musicale. Mais ne boudons pas notre plaisir, et en garde!

Jusqu’au 14 octobre
Au Théâtre Denise-Pelletier
Voir calendrier Théâtre

À voir si vous aimez
Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas
Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand
Les romans de cape et d’épée, comme Le Bossu de Paul Féval et son adaptation au cinéma d’André Hunebelle, avec Jean Marais.